mardi 29 novembre 2011

Une histoire de show

J'suis allée voir un show de Guy Nantel dimanche soir. (Ce sont mes fusses jadis profs de français qui seraient pas contents, même pas de sujet amené. Je vous lance ça de même là, à fret. Bang.) En fait je l'ai appris d'une façon toute aussi spontanée la semaine passée. Si vous permettez, je me gâterais aujourd'hui et je commencerais ça avec un ...

Il était une fois.

Il était une fois un soir de semaine surchargé de boulot (comme ils le sont tous cruellement ces temps-ci. À tous ceux qui pensaient éventuellement, qui sait, devenir enseignants: Run for your (social) life. Il est encore temps de prendre ses jambes à son cou et de fuir vers un autre monde. Un monde de temps supplémentaire compensé et de soirées libres. De regardage de téléroman sans culpabilité aucune et de fins de semaine sans correction. Oui, ça existe. On m'en a déjà parlé.) Je disais donc, mardi soir passé, lors de mon zieutage de Facebook quotidien (j'suis occupée, mais pas au point de pas procrastiner un peu, han! L'esclavage a été aboli, quand même.) je suis tombée sur l'offre du Courrier Laval (demain, le New York Times) de m'enlever les mots de la bouche en échange de 2 billets pour son spectacle (à Guy là, vous suivez?) La réforme Nantel, de dimanche soir dernier. René Homier-Roy et Grimaldi, tremblez!

L'envie de me lancer dans la critique artistique étant définitivement plus fort que moi (on se rappelle que je suis du sexe faible) je décidai de tenter ma chance dans le domaine et de participer au concours (c'est vite dit, nous étions quoi, 5-6 concurrents. Cette semaine, pour France D'Amours il n'y avait qu'un participant, qui l'a emporté automatiquement. Voyez l'genre? C'pas le Voir mettons.) intitulé "Critique d'un soir". Ça dit ce que ça dit. Ils te donnent deux (très bons, soit dit en passant) billets et tu ponds une critique du show. 300 mots. Un peu court, soit, mais je pensais pas non plus faire le front page de la semaine prochaine. Dans tous les bons publisacs. Alors je suis allée, j'ai vu, j'ai noté et je suis revenue dans mon domus.

Beau show. Y'est pas laitte, en vrai. (Note de l'auteur: ça c'est la "home" edition, j'ai pas écris ça dans le journal là. Ben voyons.) Il bouge pas beaucoup mais je vous dirais que c'est quasiment mieux de même. Il nous a fait 2-3 stepettes dans ce qu'il a osé appeler une chorégraphie (avec sarcasme, on s'entend) et il a même été jusqu'à faire semblant (j'en suis certaine, sont tous de même, à toujours vouloir en donner plus que le client en demande) d'entendre quelqu'un dans la salle crier "encore!" pour nous la refaire. 2 fois d'affilé. C'était peut-être une coche de trop. Ça et la finale émotive. On dirait que ça va de soi, dans un show d'humour de toujours chercher à avoir des p'tits moments plus "deep", jeux de lumière mode ambiance et musique qui ralenti sur fond de voix 3 octaves trop bas. Si j'avais voulu être émue, je me serais tété des billets pour Linda Lemay ou le p'tit Jérémie (hell yeah). Mais bon, ça doit être vendeur fait croire. Tant qu'à chialer, y'a une dernière chose qui m'a gossée un brin. Qu'il m'attaque dans mon moi profond pour remettre en question ce que je croyais avéré, en s'adressant à la foule, je suis là pour ça. Mais s'attaquer aux travers des ceussent qui ont aterri en premiere rangée, je trouve ça cheap un peu. Call me spectatrice-poule, mais je ne crois pas que cela ait tant ajouté au spectacle qu’il ramasse le p’tit vieux à la canne, la laitte (dixit Nantel, qui s’est repris en nous assurant qu’en fait il avait fait exprès de choisir une chick. Une pitoune. Une vraie.) l’autre tata pis la grosse à coups d’insultes sur leur apparence physique ou leurs capacités mentales. Il doit les répéter à tous les show ces échanges, se choisir un tata de service à chaque soir et c’est tout sauf personnel (c’est les affaires) mais reste que s’il avait fallu que ça tombe sur moi, je suis pas sûr que je l’aurais rit de bon cœur.

C’était cinglant et bien ciblé. Drôle, très drôle même.

Ah ça! Pour rire, j’ai rit! Je vous dirais même qu’avec tout ça j’ai fait le tour de la portion « Pis je vais varger sur les artistes ouais! Hey! – Yelo Molo » de cet article  parce que tout le reste n’est que positif, éclats de rires, dents bien séchées et mise au défi des muscles de mon périnée. J’ai vraiment adoré. Il m’a souvent éblouie par les liens qu’il fait entre tous les éléments de l’actualité. Il tire de partout, sur tout, mais toujours juste. Il sait nous faire réfléchir tout en nous faisant tordre de rire. C’est cliché, mais c’est ça pareil. Ses textes baignent dans des tabous complètement tabous comme l’homosexualité non-assumée d’Éric Salvail et de l’homme à la dame en bleue. (Je peux pas écrire son nom, ma défunte mère l’aimait trop. Elle doit me lire de là où elle est et elle en serait trop troublée. Respect.) Mais bref, vous voyez le topo? Il m’est arrivé à quelques reprises de me demander combien de plaintes/ courriels/ chialeux d’après show/ autres désagréables il devait se payer par semaine. Je me suis même demandée s’il payait des assurances, pour si jamais un zouf s’essayait de faire la piasse avec une ou deux poursuites. Bref, il est solide dans ses dénonciations.

Aujourd’hui j’écoutais Patrick Lagacé te jaser ça à Popaul Houde déplorer le fait qu’il n’y avait pas de relève dans le créneau qu’occupait RBO dans les années 80-90, pas d’héritier. Guy Nantel n’a plus grand-chose du jeune premier, mais je trouve qu’il emprunte le même ton mordant et que sa satire est dans la même veine que celle de RBO lorsqu’il nous fait rire de gêne, de honte, de malaise, mais surtout qu’il nous fait rire en criss. Bref, si j’avais une assiette à salir, j’écrirais un 8 dessus et je me filmerais pour vous la montrer en vous expliquant, un peu chaudasse, que j’ai passé une maudite belle soirée. Si j’ai fait ça comme une grande la critique paraîtra sous peu en ligne. Je vous tiendrai au courant.  

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Dans la section je montre un peu de peau : Je suis en train d’écouter Anaïs – l’album The Cheap Show en vous écrivant et il faut que je me confie. Barman, un double. Cette chanson elle m’arrache toujours un pincement au cœur, en me remémorant mon ex-p’tit copain et son manque flagrant de classe gentillesse lorsqu’il m’a annoncé, fusse une nuit, bien bourré, rentrant titubant au domicile conjugal après une chaude nuit de déhanchements en solo, qu’il me quittait pour une autre. Contrairement à Christina, une pute en blanc, celle-ci était une salope en chienne. De son cours de finition de meuble. Bref, je sais que je fais un détour par Natashquan mais tout ça pour vous suggérer d’écouter. C’est frais, c’est sensuel, c’est drôle, c’est vrai. J’adore. (Ouais je sais, c’est aussi français, mais ça va, vous allez voir.)  


samedi 12 novembre 2011

Il fusse t'un temps que je suise point venue.

C'est la fin de la première étape scolaire, beaucoup, et l'automne, un peu. Le manque d'inspiration, momentanément, mais le manque de temps, intensément. C'est la vie, assurément, et la conciliation travail-famille, politiquement.

L'étape étant oblitérée meilleure avant le 17 novembre, 16h, je devrais être de retour sous peu. Après la pause, genre.

dimanche 9 octobre 2011

Histoire de chat écrasé, mais pas.

Je me rappelle encore la fameuse émission de Garfield, que Ciné Cadeau nous rejoue à tous les ans (et il a intérêt) où l'on voyait l'obèse matou se réincarner 9 fois et ce, en différentes sortes de menous. Je pense suis certaine que Ciné-Cadeau joue un rôle immense dans l'aura de bonheur que j'ai brodé, année après année, autour du temps des Fêtes. Malgré les insipides épisodes de Tintin. Et ce n'est pas peu dire.
Je vous parle de tout ça ce soir parce que mon chat, Monsieur Smith premier du nom, s'est vraisemblablement fait frapper par une automobile hier soir, vers l'heure du souper. Dixit ma voisine. Nous étions, ma tripartite famille et moi-même, en train de déguster l'exquis souper que j'avais amoureusement préparé (d'où le "exquis") lorsque ma voisine est venue sonner à ma porte, me pressant de vérifier si mon squelettique félin se trouvait en quelque endroit, dans les méandres de ma chaumière. « De quessé? » que je lui demandai-je. « J’ai entendu un bang! » qu’elle me répondit. Et c’est alors que je compris qu’un jeune au volant d’un p’tit char sport rouge (Une Civic. Sommes-nous surpris? Je ne crois pas) avait percuté quelque chose de vivant, qui avait miaulé. Comme les jeunes du quartier n’ont pas l’habitude de miauler, nous en sommes venus à la conclusion qu’il s’agissait d’un p’tit minou. Probablement Mister Smith.

Nous avons fait le tour des endroits où la carcasse ensanglantée (forcément, puisque trois de mes voisins ont été extirpés de leur maisonnée en raison de l’intensité du bruit causé par l’impact) aurait pu r’voler, mais n’avons rien trouvé. Même pas une parcelle de cervelle. C’est donc un brin anxieuse que je suis revenue à la maison, imaginant mon foutu félin tentant de ravaler ce qui lui restait de trippes pour revenir à la maison sur ses 2 pattes et demi encore fonctionnelles.

Ouais, je sais, ce post est dégueu. 16 ans et moins s’abstenir.

Je dis « un brin anxieuse » parce qu’en fait, je ne l’étais pas tant que ça. Déjà quatre ans que l’Homme et moi avons quitté nos appartements pour déménager en banlieue (trentaine oblige) et que le minuscule matou est libre d’aller et de venir au gré de ses envies. Quatre ans donc que Monsieur Smith, dégossé et dégriffé, est confronté à tous les dangers présents dans notre environnement lavallois. Les piscines pleines d’eau, les déchainés tondeurs du dimanche et les killer-moufettes, entre autres.

Lorsque j’ai pris la décision de le laisser vagabonder comme le chien du même nom qui a bercé mon enfance, je me suis d’abord demandé ce qui serait le plus nuisible, pour lui. Se faire envoyer promener par une marmotte en manque de sensations fortes, ou regarder les saisons, et la vie en général, se rire de lui, penaud, sur le rebord de sa fenêtre. Je me suis alors dit que «ce que tu aimes il faut le laisser le libre. S'il te revient il est à toi, s'il ne te revient pas c'est qu'il ne t'a jamais appartenu » et je l’ai laissé aller se promener dans les parages. Habituellement, il ne va pas trop loin … un bronzage à entretenir en se couchant sur la toiture de notre piaule, un oiseau et/ou un mulot à assassiner (et évidemment à ramener à la maison), ou bien un autre matou à écœurer, le tout dans un rayon de moins de cent mètres de la maison. Au cours de ses folles aventures, il s’est déjà fait égratigner à deux reprises. De petites entailles qui se sont cicatrisées le temps de dire « si ça saigne encore tantôt tu vas être pogné pour aller chez le vétérinaire, l’gros! » et un percing qui a mal tourné, j’imagine, puisqu’un jour il est revenu avec une oreille un peu fendue. Bref, pour un mâle dont il ne reste de viril que le nom, il s’en tire plutôt bien. Évidemment, suite à ces blessures, le choix de rester à la maison ou pas a toujours été le sien. Il a une litière dans la maison et son plat de bouffe y est aussi. Il pourrait rester bien peinard au chaud, à se foutre de ma gueule quand je pars au boulot le matin, mais non. Il préfère vivre dangereusement que de vivre une vie de condamné. Et je ne peux pas lui en vouloir, j’ai moi-même choisi de devenir prof au secondaire.

Donc hier soir, j’étais inquiète soit, mais je lui faisais aussi confiance. Ces petites bêtes-là savent pas mal mieux que nous comment éviter de se mettre dans le pétrin. Mais c’est quand même avec une surprise évidente que je l’ai aperçu franchir, en fin de soirée, la porte-patio que nous avions laissée entrebâillée pour la cause. Le pare-choc encore étampé dans les côtes. Il avait l’air craintif, mais fier. Il marchait la tête haute, le pas incertain, comme encore sonné de sa promenade aérienne. Après une inspection sommaire (lire: une séance de taponnage en règle) du magané matou, et son lot de caresses et de bisous, l’Homme et moi en sommes venus à la conclusion que la bête était bel et bien encore en vie. Et en un morceau. Tout semblait à la bonne place et une légère odeur d’huile usée flottait dans l’air. Encore aujourd’hui il se pavane, le pelage d’une blancheur éclatante entaché d’une trace de jus de Civic sale. Je n’ai pas osé le laver, je me suis dit que ça faisait beaucoup trop d’émotions fortes dans les mêmes 24h. Demain il va y goûter, mais aujourd’hui je lui donne la journée off.

Je n’ai pas vu l’impact, mais à en croire le p’tit monsieur d’en face, ça aurait fessé assez fort pour qu’il m’obstine que selon lui, c’était un enfant qui avait mangé le coup. Un impact violent et soudain. Pourtant, ce que j’ai vu roulé en boule sur mon lit tout à l’heure, n’a rien des chats psychopathes de Pet Cemetery.  Il n’est pas revenu des morts, il n’est tout simplement pas mort. Ni même blessé. En. Pleine. Forme.
J’en suis donc venue à la conclusion que soit Dieu existe, soit X-Men est basé sur un fait vécu et j’héberge sans le savoir le super-héros de la gent féline. C’est selon.

samedi 1 octobre 2011

J'adore l'automne


Son odeur, sa saveur et ses couleurs.

Les potages aux courges et les arbres qui revêtent des couleurs chaudes, comme pour nous faire oublier les degrés Celsius qui se poussent vers le sud, sur le dos des bernaches. J’aime aussi l’école qui recommence (ça aide, quand t’es prof) et l’annuelle sortie aux pommes, entre amis. Je me réjouis en voyant apparaître les bébelles d’Halloween qui envahissent les étals. Ah non, c’est vrai, ça c’est l’été. J’aime les ceussent qui rivalisent d’ingéniosité lorsqu’ils sculptent leur citrouille et les ceussent qui décorent leur maison comme si leur vie en dépendait.

Dans mon coin, l’Halloween, c’t’assez poche. Faut croire que je suis dans un quartier de p’tit vieux qui se sacrent pas mal de pourrir la dentition de nos rejetons. Nous sommes que deux maisons, sur plus de quarante, à sortir nos Jack O’ lanthern et à célébrer cette débandade sucrée. Résultat? 40$ de bonbons pour 3-4 sorcières. Des kilos de glucides dans mes foufounes. Alors l’an passé, nous sommes devenus ce que je m’étais jurée de ne jamais devenir, une vieille maudite qui ferme les lumières pour faire croire qu’il n’y a personne à la maison. Horreur.

Cette année, première année d’Halloween pour la Face de pet, nous irons squatter un quartier où le chiffre d’affaire du Jean Coutu repose plus sur le Tempra que sur le Polydent. Un quartier ami des tout-petits plutôt que des petits-vieux. Un quartier où l’asphalte est barbouillé à la craie et où les tricycles trainent dans l’entrée.

vendredi 23 septembre 2011

Montrez ce sein que je puisse le voir

J'aime bien l'émission La Galère, à Radio-Canada. Depuis les tous débuts, presque toujours fidèle au rendez-vous, je suis les aventures de celles qui, par leur personnalité déjantée, donnent toute sa signification au mot "hystérique".

Lorsque j'ai appris que Mimi était enceinte, c'était vers le milieu de la dernière saison, je craignais que le téléroman sombre dans la facilité en reprenant les ardeurs maternelles de la principale intéressée et en les utilisant pour magnifier et sur-exalter la relation mère-enfant. Je craignais que l’auteure en profite pour faire jaillir, dans toute sa plastique splendeur, l'image d'une mère parfaite, fleurant bon les roses comme celles qu'elle affectionne tant.



C'était sous-estimer la bienheureuse folie de Renée-Claude Brazeau.

Enfin, oh sacrilège! quelqu'un a osé démontrer la folie obsessionnelle de notre époque pour le sacro-saint allaitement maternel. Certains préfèrent parler de mafia de l'allaitement. Moi j'aime mieux dire dictature de l'allaitement, je trouve que le terme dictature se prête mieux à l'idée de discours unique qui est véhiculé en ce moment.

Bébé qui a faim, maman qui a les mamelons qui s'émiettent, la diabolisation du lait maternisé, les bassesses qui sont faites pour obtenir le précieux nectar crémeux... tout l'épisode criait: "Réveillez-vous les filles! Ça arrive que ça marche pas, acharnez-vous pas!" Merci, Renée-Claude.

C'est tellement rare que l'on nous tienne ce discours. Les mères qui n'allaitent pas sont constamment dépeintes comme des parias osant reléguer au second rang le bonheur et la santé de Junior. Les déchaînées de l'allaitement s'affichent au grand jour en arborant fièrement le nombre de mois d'allaitement comme d'autres le nombre de jours de sobriété. Et n’allez pas leur parler des inconvénients et des désavantages, c’t’idée! Aucun obstacle n’est insurmontable sans une touche de bonne volonté et un vidéo du docteur Newman. Docteur qui, comme tout le monde le sait, a allaité de très nombreuses années tous les enfants qu’il a portés en son sein.  

Celles qui ont fait le choix de ne pas allaiter respectent bien souvent l’omerta imposée par l’idéologie de l’époque. Elles savent bien que les jugements de valeur, les préjugés et les regards accusateurs tomberaient sur elles comme les tsunamis sur le pauvre monde si jamais elles osaient s’afficher au grand jour.

« Quoi? T’allaites pas? Mais … et les anticorps? Tu as pensé au système immunitaire de ton bébé? Et le sentiment d’attachement? La symbiose absolue dans l’échange de fluide corporel? Tu réalises qu’il y a un bout de plastique entre toi et la chair de ta chair? Et si tu en fais un psychopathe, tu réalises? Dexter, pour moi, n’a pas été allaité. Harper non plus. »

Il y a des cliniques d’allaitement, des spécialistes et des marraines, des associations, des défis et une journée spécialement pour ça, des forums et des conventions, des festivals et une journée fériée. Bon, je m’emporte.

À me lire, vous vous dites sûrement que je suis une maman frustrée qui n’a rien voulu savoir de s’extasier devant une petite bouche édentée tétant goulûment ce qui me sert d’objet sexuel à temps partiel… et bien non. J’ai essayé. Vraiment. Trois douloureux mois. J’ai parcouru mon chemin de croix, les mamelons rouges d’irritation, de sang et d’enflure. J’ai donné … puis j’ai abandonné. Santé mentale aidant. Ben oui toi, ma santé mentale a primé sur le système immunitaire de la demi-portion. La même demi-portion qui en près de trois ans n’a fait qu’une otite. Et qu’un, parfois deux, rhume par an. Aucun probiotique n’a même été assassiné lors de la réalisation de cette Face de Pet. Une santé de fer. De béton. D’acier. Faut croire qu’avec l’allaitement j’aurais pu en faire un Super-Héros invincible. La vache!

Au moins, lors qu’il fera ses petites affaires de psychopathe, à défaut d’être invincible, il sera en pleine santé.

mercredi 21 septembre 2011

La médecine, dans son ensemble, me gosse.

Ok, oui, le corps humain est complexe et ses malaises d'autant plus, mais come on. Je reviens de la pharmacie et la pharmacienne vient de me donner une posologie complètement différente que celle que m'avait donnée sa collègue d'origine asiatique (moi, jamais plus je ne dirai "Y l'ont-tu l'affaire les amaricains?". Ça fait trop 1990. Maintenant, ce qui est à la page c'est les asiatiques. Sérieusement, sont vraiment forts, très brillants. Comme des nerds, mais avec de la classe. Fin de la parenthèse inutile.). Sans entrer dans les détails, la première apothicaire m'avait dit d'y aller allègrement, de me gâter en m'administrant la p'tite potion, mais la deuxième (oeuvrant à la même bat-adresse que numéro un) m'a plutôt conseillé d'y aller délicatement et surtout d'étirer la dose sur une plus longue période de temps. Mouin. Dans le doute, je vais y aller avec les conseils de Prudence Petitpas, mais quand même, c'est outrageant.

Le pire dans tout ça c'est que je ne peux pas leur en vouloir, aux disciples de Jean Coutu. Il doit y avoir autant de façons de se soigner qu'il y a d'individus puisque l'être humain est une variable en lui-même... mais bon, fallait que je ventile, pis ça rentrait pas dans un statut Facebook.

Merci de m'avoir permis d'm'aérer la matière grise.

... demain, réunion de parents. Ça promet.

dimanche 18 septembre 2011

Le parrain IV ... dans une école près de chez vous


Ce vendredi-ci a été assez exceptionnel à l'école. Je veux dire, tous les vendredis sont exceptionnels, dans une école. Il y a une certaine fébrilité dans l'air, une excitation palpable et une énergie disons ... euphorique. Ce doit être l'appel du congé, que l'on entend au loin, qui nous fait dresser les poils. Ça, ou la perspective d'une délivrance prochaine, qui accroche un sourire niais à la face de pas mal tout le monde.



La semaine se termine et bien souvent, quoiqu'en début d'année ce soit moins intense, c'est aussi l’occasion de concours estudiantins d’à-qui-poussera-le-prof-à-boutte-le-premier... des heures de plaisir, je vous dis pas. L'extase pour tous les adeptes de sensations fortes. Je pense même que les fins de semaine sont à la semaine ce que les vacances d'été sont à l'année scolaire... un genre de time-out, de pause, de retraite obligée, d'exil en territoire neutre, question de recharger les batteries et de refaire le plein de santé mentale.  Et j'exagère à peine. Non en fait, je n'exagère pas du tout.



Mais ce vendredi-ci, ah! Ce vendredi-ci, n’avait rien à envier à Omerta, au Parrain ou aux Sopranos de ce monde. Ce vendredi-ci était canon. Canon de 12 pompeux. Comme dans « L’enseignante se fait gentiment accueillir par le SWAT (ben, pour dire vrai, le policier était juste habillé en noir) et son gros canon de 12 pompeux lors de son arrivée sur le terrain de l’école transformé pour l’occasion en centre de détention ». Je veux ben croire que j’enseigne dans un milieu hot (dans le sens de « qui me donne parfois des sueurs ») mais de là à ce qu’un (assez sexy je dois l’avouer) membre de l’escouade de ceussent qui courent après les méchants m’accueille armé jusqu’aux dents (son gun, tenu dans le creux de sa main, bras déployé le long du corps, y allait jusqu’aux dents) il y a une marge. Un fossé. Un gouffre. Que dis-je, un canyon.



C’est donc un peu craintive qu’après avoir immobilisé mon véhicule à quelques mètres de ce représentant de l’ordre (mon truck c’est de la bouette, mais pas au point de risquer de le voir criblé de balles) je me suis avancée tout doucement, mon sourire niais du vendredi au visage, pour lui demander que diantre pouvait-il se passer pour que j’aie droit à la haie d’honneur des combattants du crime. C’est alors qu’il m’expliqua, comme une serveuse décline machinalement la carte des desserts, qu’un individu dangereusement armé rôdait dans les parages et que je devais entrer dans l’école et n’en ressortir sous aucun prétexte. Rien que ça.



Je vous mentirais si je vous disais que jamais, au grand jamais, il ne m’est passé par la tête de retourner de bord et de prétexter un risque quelconque pour mon intégrité physique en « callant malade » mais je me suis mise à penser à tous les « front page » que je n’aurais aucune chance de faire si l’occasion de sauver l’école des griffes d’un maniaque dangereux, sanguinaire et cruel se présentait.  J’suis de même moi, toujours prête à me dévouer pour faire la une du Journal de Mourial.



Je me suis donc dépêchée d’entrer à l’intérieur, tout en observant d’un œil étonné les pompiers faisant leur jogging quotidien, autour de l’école. « Le cours doit être contingenté, ils doivent pouvoir se permettre quelques pertes, c’est comme rien »  que je me suis dit, en haussant les épaules. Une fois à l’intérieur, mis à part quelques secrétaires surexcitées par cette overdose d’adrénaline, c’était le calme plat. J’ai oublié de vous dire que je n’avais pas la première période ce matin-là et que les élèves étaient en classe lorsque l’opération policière a débuté. Léger détail. Donc mis à part l’hélicoptère atterrissant dans le terrain de soccer et les policiers patrouillant autour de l’école, cerises allumées, les doux chérubins n’ont rien vu de tout ça. Mouin. Je me suis donc dirigée rapidement vers la salle des profs et j’ai pu y apprendre que les agents de la paix recherchaient des hommes armés s’étant sauvés à bord de leur BMW noire. Ils auraient laissé la BMW non loin pour aller se cacher dans le boisé derrière l’école. Le même où les sentiers sont identifiés par une myriade de petits sachets carrés. Sachets de pot, de pilules ou de condoms, c’est au choix.



Je suis donc allé offrir mes services à ma directrice adjointe (vous vous rappelez mon objectif premier de front page?) avant d’aller rejoindre les collègues qui comme moi n’avaient pas la première période. Nous en avons profité pour procrastiner un brin en tendant une oreille attentive, à l’allure désintéressée, aux walkies-talkies de la direction, source intarissable d’informations semi-secrètes, de potins et de sujets de conversion sur l’heure du dîner. Finalement, les donneux de tickets n’ont pas réussi à appréhender les suspects (Claude Poirier sors de ce corps) à temps pour la fin de la première période, alors il a fallu garder les jeunes dans les locaux de classe.  Pas super longtemps, mais 40 minutes d’occupationnel avec une gang d’adolescents survoltés (je vous rappelle que nous sommes un vendredi) c’est du sport. Digne des meilleurs athlètes, pis encore. Des meilleurs athlètes, sur l’EPO enrichie de créatine. Pas facile. Pis là je parle pour mes collègues parce que moi je me la coulais douce, peinarde, dans le pavillon. Mais bon, je peux facilement imaginer.



Ceci dit, ce n’est que vers 11h45 que le directeur a reçu la permission de relâcher les fauves puisqu’après quelques échanges de coups de feu (Laval c’est bon pour le moral!) les policiers avaient arrêté les suspects, de race anonyme. (Celle-là, de race anonyme, je l’ai volée à Claude 10-4 Poirier. Rendons à César ce qui appartient à Claude. Je l’ai trouvé sur sa page Wikipedia. Il y en a plein d’autres tout aussi juteuses, vous irez voir!).



Ce n’est qu’une fois revenue dans mon antre que j’ai appris qu’il s’agissait d’une histoire impliquant le chummy à Rizzuto, Raynald Desjardins. Une banale histoire de mafia italienne, une guerre entre Sicilien et Calabrese, la routine habituelle quoi.  



Faut croire que l’enseignement ce n’est pas suffisamment excitant, parfois faut y ajouter une p’tite dose de piquant!



Sur ce, je retourne à mon exil ressourçant. Bon dimanche!

lundi 12 septembre 2011

De retour de la pause

Ouf! Vivement la téléportation. Et le clônage. C'est Raël qui serait content de me lire!

Je reviens d'une escapade baptismale au pays des Géants. (J'trouve que Géant écrit avec un G majuscule fait encore plus géant. Tu vois? Géant. géant. C'pas pareil pentoute.) Mon filleul, le très mignon parce que très joufflu, fait maintenant parti de la Grande (ah! encore là!) famille de Jésus. Une brebis qui vient de trouver son très saint et très barbu berger. Le jeune joufflu en sucre a fait ça comme un grand, un chef, une superstar. On aurait juré qu'il avait ça dans le sang, puisque malgré un appétit féroce qui le rongeait, il a sû flabergaster son public en liesse. Conquis nous étions.

(J'vous avouerai cependant que j'ai eu un peu peur que le païen fiston prenne en feu en pénétrant dans l'église, mais il n'en fut rien. Peut-ête que Dieu ne connaît pas encore ma trahison. Quoiqu'il en soit, il en est à 949 jours d'existence et son âme semble toujours saine et sauve, j'pense qu'on va le réchapper.)

C'est d'ailleurs conquis que nous avons célébré en son honneur (et bu à sa santé) le très spirituel évènement. Une bien belle fête, garnie de bien belles personnes dans un bien bel endroit. La totale quoi. Ceci expliquant cela, je suis un peu paf ce matin. Pas à cause de l'alcool, puisque nouvelles résolutions alimentaires obligent, je n'ai bu délicatement dégusté qu'une bouteille de vino.  C'est plus la route qui me rentre dans le corps de plus en plus à chaque visite. En près de six ans pour le meilleur et pour le moins meilleur avec l'Homme, je dois avoir fait le trajet près de cent fois. Je connais les poissons du St-Maurice par leur p'tit nom, c'pas mêlant.

Le Lac St-Jean c'est aussi beau que c'est loin. Une dizaine d'heure sur la route en deux petites journées, c'est beaucoup pour mon pôôôôôvre petit moi. Pour mon truck aussi ça a l'air, parce que fidèle à ses habitudes, il m'a encore surpris par sa redoutable ingéniosité à trouver une pièce à briser. Je dis ça parce que je commence à croire que les seuls morceaux que je n'ai pas encore dû changer sont les tapis et l'appui tête côté passager. J'exagère à peine.

Achète Japonais qu'y disaient! C'est fiable qu'y disaient! Tu vas voir, qu'y disaient, t'auras pas de trouble, qu'y disaient. Ben y peuvent ben aller se faire voir, que je dis. Ouais bon, il a dix ans, mon CRV, un moment donné faut lui donner de l'amour. Je sais tout ça. Mais depuis quand une p'tite tape sur l'aileron arrière n'est plus suffisante pour démonter toute ma tendresse envers le diabolique véhicule? Ça marche avec l'Homme pourtant ...

Cette fois-ci c'est la barre stabilisatrice avant. Une affaire de rien y parait. Qu'y disent. Le plus-que-sympathique beauf' me l'a coupée, pour redescendre silencieusement à ma latitude lavaloise et je suis encore en vie, il n'y a donc qu'un code orange foncé sur ladite réparation. C'est plutôt dans mes poches qu'il y a un code rouge. Pas dans mes culottes j'ai dit, dans mes poches. P'tits rigolos. Je vais encore devoir appeler le plus-meilleur-mécanicien-of-the-south-side pour voir s'il peut me mécanicier le tout. D'où le "vivement la téléportation". Ou vivement la fin des présents prêts pour enfin me faire prêter un prêt afin de m'offrir un présent. Peu importe l'allure qu'elle aura, la prochaine Cathmobile, elle sera dotée d'un toit ouvrant et d'une mécanique infaillible. Juste ça. Me semble que j'abuse pas?

Pis en plus j'ai été fine avec le p'tit Jésus dernièrement, j'ai aidé à faire augmenter son staff en marrainant une nouvelle recrue, y m'en doit une le p'tit maudit torrieux vlimeux Jésus.

Je plogue parce que j'aime: En fin de semaine je suis allée voir une copinaute de Saint-Prime pour abuser de son talent et de son temps. Miss Gâteaux pour les intimes. Facebookez-là (c'est le nouveau Googlez-là) et vous verrez à quel point mes yeux se sont régalés. Elle fait des gâteaux sublimes pour les papilles mais surtout exquis pour les yeux. Nous nous sommes allègrement vautrés dans le gâteau de baptême turquoise, vert et brun. Oui! oui! celui avec l'ourson sur le dessus et les boutons un peu partout! Juste de regarder l'image et j'hypersalive. Sur mon clavier. C'est dégueulasse. Donc voilà, si vous êtes du coin, lâchez-moi les gâteaux commerciaux et insipides du IGA et encouragez local. En plus z'allez voir, elle est sympathique comme tout. Pis le sourire est gratis, ce qui est pas le cas chez IGA, qui vous charge pour mais que vous ne verrez jamais.

dimanche 4 septembre 2011

J'suis grave ...




... le long congé n'est même pas terminé que déjà j'ai hâte au prochain ... l'Action de grâce. J'ai jamais trop compris pourquoi notre action de grâce ne coïncidait pas avec celle de nos potes du sud. On rend grâce plus tôt parce que notre saison végétative se termine avant? Trop logique. Pas assez politique. Il doit y avoir une raison, un truc historique, une anecdote patriotique.

Je viens d'aller demander à Wikipedia, et l'explication élimine tout le romantisme festif de la fête, alors je vous l'évite. Les politiciens ont le don de tuer la magie.

Ceci dit, je ne souligne habituellement pas ce genre de journée, mais cette année je pense qu'il y a une dinde qui va y goûter. Et je ne parle pas de celle qui anime un talk show de fin de soirée à la chaîne de télévision nationale. Pas assez dodue.

J'aimerais ça m'organiser un vrai Thanksgiving, à l'américaine. Avec le débardeur tricoté main sous le tablier à l'imprimé exagérément kitsch. La pumpkin pie et la corne d'abondance faisant leu'fières sur ma table parfaitement agencée.

Ouais, j'suis comme ça quand j'ai mes passes "sale colonisée".

De tout mais surtout de rien

Les fins de semaine de trois jours équivalent aux morceaux de croquant dans le sundaie de la vie. Tu sais qu'elles sont là, bien réparties dans le sundaie, mais tu reste toujours surrpris quand tu tombe dessus. Les bouchées qui en contiennent, sont comme les mois qui contiennent des fériés, elles sont plus savoureuses. Je suis présentement en train de faire fondre le morceau de croquant (je suis type sucre d'érable, mais ça aurait pu être chocolat, amande ou caramel) dans ma bouche, tout en le balancant, d'un papille gustative à l'autre. Une belle looooongue fin de semaine. C'est pas beau ça?

Je l'ai toujours trouvée un peu hâtive cette journée fériée, si tôt dans la pré-saison scolaire. À peine le temps d'accumuler de la fatigue, de brûler la chandelle par les deux bouts, que déjà on me gratifie d'une journée de repos. Si seulement ça se mettait en banque, du repos.

À ce propos, je sais pas vous, mais moi si y'a une chose que j'avais détesté me faire dire enceinte, c'est ben "repose-toi là, dors en masse parce que quand le p'tit va être là, ça va être fini le sommeil!" De un, c'est pas vrai que c'est "fini le sommeil" parce que souvent ça fait rien que ça, dormir, un p'tit. Entre deux remplissages ou deux vidanges, y'a qu'un océan de roupillon. Pis de deux, surtout, tu peux pas engranger du sommeil pour l'hiver ou pour les périodes maigres. Mais bon, y'a tellement de choses qui sont conseillées aux nouvelles mamans. Par tellement de monde.

Tout ça pour dire que je n'en accumulerai pas, du repos, en fin de semaine, mais que je compte bien en fabriquer pour consommation sur place. De toute façon, je sais pas pour chez vous, mais ici Mère Nature en a contre nous. Alors ça s'annonce cosy pas mal comme week-end. On se fait de la bouffe qui mijote, pour l'odeur. On s'écoute des chrooners, pour l'ambiance. Et on se regarde des Dexter, pour satisfaire notre p'tit côté psychopathe.

Que votre fin de semaine soit pleine de plénitude.


mardi 30 août 2011

Je vous avais dit que j'étais en secondaire un, cette année? En fait j'enseigne en univers social, en première année du premier cycle. Entre vous et moi, j'enseigne l'histoire et la géo. L'an passé, je vous aurais dit que j'enseigne la géographie jusqu'en février et l'histoire ensuite, jusqu'à la fin juin. Cette année, nouveau bullletin oblige, la semestrialisation n'est plus possible.

Ah, vous ne saviez pas? Le nouveau bulletin national entre en fonction cette année et pour une raison qui m'échappe, vraiment, (éclairez-moi siouplaît quek'un) nous sommes passés d'une année scolaire divisée en quatre étapes (comme dans not'temps. Aaaaahh le bon vieux temps!) à une année divisée en trois étapes. Du coup, trois étapes, ça ne se divise pas en deux. Mais surtout, miss la minisss veut maintenant que l'on évalue les deux matières à chacune des étapes. Tout cela mis ensemble, cette année ne pourra pas se diviser en deux, alors ce sera un petit peu de géo par ici, un petit peu d'histoire par là!

J'ai hâte de voir à quoi ressemblera la logistique.

Aujourd'hui j'ai eu la chance de rencontrer 24 petits êtres très fébriles! En fait je devrais dire 24 gros sacs à dos derrière lesquels se trouvaient 24 petits êtres fébriles.

C'était la rentrée des plus petits parmi les petits et ils ont fait ça comme des grands. On oublie vite qu'elle étape cruciale de la pré-adolescence ça avait été, l'entrée au secondaire. Pour ma part, je me rappelle que ça avait été rough pas mal. Je quittais la petite école de quartier lavalloise pour le méga-giga-gros-que-dis-je-immense collège privé montréalais. Tous mes amis allaient à la polyvalente, mais moi pas. Y'en avait que trois de mon école, amanchées comme moi, i.e. qui iraient à la même école que moi: la fille jolie et brillante qui se prenait pour une autre, l'autre ultra gentille mais avec qui je n'avais rien, mais alors là rien du tout en commun, pis finalement la troisième qui avait jadis été une amie mais qui n'était plus qu'une vague copine. J'en ai tellement voulu à ma mère de m'imposer cet exil en terre étrangère. Presqu'en terrain hostile, pour la jeune fille appeurée que j'étais. Elle disait qu'elle le faisait pour mon bien, qu'un jour je la remercierais... j'aurais dû mieux écouter quand elle disait que les mamans ont toujours raison. Aujourd'hui, mon rôle de mère aidant, je sais qu'elle avait raison, puisque les mères ont toujours raison.

... mais je lui en ai tellement voulu.

dimanche 28 août 2011

Irène, t'es pas mal vilaine

Il y a quelque chose d'ironique et de franchement insultant à appeler "tropicale" une tempête qui se rapproche plus du blizzard que de la mousson. Tout ce qu'Irène nous a apporté des tropiques ce sont des p'tits bouts de mer, qui nous tombent sur la tête depuis ce matin. Mettons que j'ai déjà reçu souvenir de voyage plus sympathique.

Malgré tout, en regardant par la fenêtre aujourd'hui, je me suis surprise à rêver de roulades dans les feuilles mortes et de pommes au caramel. 

Hmmm. Beer. Pommes au caramel.

mercredi 24 août 2011

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Retourner à l'école après 2 mois 8 semaines de vacances, c'est comme retrouver une vieille paire de pantoufles douillettes que l'on avait rangées pour la saison chaude. C'est plein de promesses de beaux moments satisfaisants et de froidure. On sait que ce qui s'en vient, le froid pour l'un et l'année scolaire pour l'autre, est inévitable, mais on se plaît à cette idée. La première neige, qui suit toujours les premiers froids, est toujours féérique. De même, la première journée de classe est constamment empreinte d'une certaine fébrilité, comme suspendue dans le temps.

Ce matin donc, j'ai retrouvé mes vieilles pantoufles, et mes vieux potes. J'en ai rencontré des nouveaux aussi, quelques-uns. De moins en moins en fait ce qui, ironiquement, est une bonne chose. Un mouvement de personnel moindre est souvent signe que l'équipe école aime son milieu et l'ambiance y est généralement meilleure. ("Généralement" comme dans, je généralise) On peut se permettre des blagues établies selon un plan quinquennal, ça les rend plus drôle. Surtout si on sait que le monde seront encore là pour les rire dans cinq ans.

Nous avons même étés formattés, aujourd'hui. (Le "smatte" qui chiâle sur Cyberpresse que je fais des fautes, ceci est juste pour toi, au cas où: "formattés", c'était un jeu de mots). Une formation donc, donnée par certain monsieur Peacock. (Dans la salle de bal, avec un chandelier. For the record, j'étais très forte à Clue jadis, mais mon amie Marie était imbattable. Je l'écris parce qu'elle va se reconnaître et que ça va la faire tripper. Un rien l'amuse, c'est de toute beauté. Fin de la parenthèse "je plug mes amies".) Un monsieur très sympathique et au fort accent anglo (on aurait juré Colm Feore, ben pareil! J'espèrais tellement voir Patrick Huard faire le cave, en arrière, mais il est jamais apparu. M'enfin.) qui est venu nous dire d'hypnotiser nos proches, et nos élèves, pour leur faire faire ce que l'on veut ... inconsciemment. Leur infiltrer des mots et des phrases dans l'esprit en utilisant des tournures de phrases bien préçises et des mots judicieusement choisis.

Évidemment, c'était plus complexe que juste "ça" et somme toute assez intéressant, mais moi c'est le boutte que j'ai retenu. Je connaissais déjà le principe, je l'utilise souvent avec ma Face de pet ("Préfères-tu apporter ton gro'saure bleu ou ton gro'saure vert dans ta chambre, pour faire des dodos?" Vous voyez le choix qui dissimule le non-choix?  J'suis un génie. Et Mrs M. Peacock me l'a confirmé aujourd'hui.)

Abuser psychologiquement de mon fils c'est une très drôle de chose, mais de là à manipuler l'esprit innocent de centaines d'élèves, jamais je n'aurais osé. Ooooooh non madame, je ne mange pas de ce pain là, moi. Me faciliter la vie en implantant toutes sortes de comportements souhaités dans de jeunes cerveaux sans défense, à leur insu de surcroît? Jamais. J'adore l'idée.

Bref, ce fut une formation formatrice, on peut dire qu'elle a atteint son but. Reste à voir si moi, j'arriverai à mes fins. Mouhahaha.

P.S. Je suis bien consciente que j'ai effrontément agressivement intensivement abusé de la fonction "je rature mes mots pour faire rire" mais je vous jure que ça ne se reproduira pas. C'est ma fête cette semaine et y'a une loi non-écrite qui dit que l'on fait ce que l'on veut la semaine de sa fête. C'est comme ça. Alors je me gâte.

mardi 23 août 2011

Ouf ...

... c’est beaucoup de monde en même temps ça. J’ai dû faire suer des serveurs en quelque part dans la Vallée du Silicone, c’est comme rien. Suite à l’article de Mister Lagacé sur Cyberpresse, vous avez déferlé sur mon blogue comme la misère sur le pauvre monde, dixit l’adage. Une chance que je ne fournissais pas le buffet parce que j’aurais manqué de ces p’tits œufs fourrés dont tout le monde raffole mais que personne ne se fait jamais pour lui-même.


Je tenais à remercier tous ceux qui m’ont dit qu’ils appréciaient mes écrits, c’est un peu le gaz (mais en moins cher … pas mal moins cher en fait!) qui fait rouler le moteur de mon cœur. Hooooonnn. Merci aussi à ceux qui m’ont fait part de leur réalité, de la façon dont ça se passait dans leur école ou dans leur vie, par rapport à la précarité. Je suis plus que consciente de ne pas être seule dans mon bateau et que nous sommes plusieurs à nous demander s’il y a assez de radeaux de sauvetage pour nous sauver tous si jamais il se décidait à couler.


Ce sera donc demain que l’année scolaire débutera officiellement. Quelques journées pédagogiques pour sacrer après la lenteur de l’entreprise du même nom que les photocopieurs, après la rapidité à laquelle se succèderont les réunions et après la stagnation du ministère-de-l’éducation-et-de-toute-sortes-d’autres-affaires dans des dossiers qui ne sauraient souffrir plus longtemps du manque criant de leadership. Mais encore une fois, je m’égare.  


Ce sera l’occasion de retrouvailles et d’histoires de vacances (« J’te jure, il était gros de même! » diront fort probablement la célibataire délurée et le pêcheur menteur), de nettoyage de classe (Fascinant comment 2 mois d’inactivité peuvent accumuler de la poussière. Fascinant j’ai dit? Décourageant serait plus exact.) et de préparation de cours (on ne s’en sauve pas). Et ce sera l’occasion pour vous de vous délecter d’anecdotes toutes plus savoureuses, juteuses et croustillantes les unes que les autres. Du moins je l’espère. Les collègues, z’avez intérêt à me fournir du bon stock pour mon blogue. Z’êtes en mission.


Et comme diraient ceussent qui think big : Stay tuned.   

dimanche 21 août 2011

C'est toi le p'tit nouveau?

Quelle ne fut pas ma surprise ce matin (ça te décolle des paupières ça!) de voir que j'avais été référée par Patrick Lagacé sur Cyberpresse. La plupart d'entre vous arrivez d'ailleurs de là, ce matin, si je me fie aux statistiques de Blogger.

Faites comme chez vous, essuyez vos pieds en rentrant, les toilettes sont à gauche et ne regardez pas le ménage. Soyez indulgents, surtout, parce que j'ai dabord créé ce blogue pour m'amuser et non pas pour postuler pour le prochain BOBs. Je ne cherche pas non plus à ce que Bernard Pivot m'appelle par mon p'tit nom en m'invitant à prendre un verre tout en discourant syntaxe et sémantique.

Voilà, ceci dit, amusez-vous comme je l'ai fait et revenez nous voir, on n'est pas sorteux.

samedi 20 août 2011

On dira ce qu'on voudra, mais mon dépanneur de quartier existe depuis toujours et a changé ... bah, au moins 5 fois de bannière et 3 fois de propriétaire. Fait à noter, je demeure dans le quartier depuis 25 ans, minimum.  Hi-ha diraient certains. Ben d'aussi loin que je me rappelle, hiver comme été, bon an mal an, de jour et de soir, ils ont toujours vendu de la Slush Puppie. Malgré les p'tites vieilles dans le vinaigre et autres saveurs douteuses de son principal courant. La machine est toujours là, vaillante, vomissant son froid nectar de saveur simulée. Hier c'était cerise pour moi et pomme verte sûrette pour la Face de Pet ... ça a finit cerise pour lui et beurk. beurk. beurk. pour moi.

Précaire, vous avez dit précaire?

Parce que mon niveau d'exaspération est anormalement bas, parce que la brise matinale réduit ma production de frustration à son minimum et que je n'ai pas envie de regarder Monsters VS Aliens pour la Xe (je ne sais pas compter jusque-là) fois quasi consécutive (quand mon fils aime, il aime d'amour), je vais compléter un billet que j'avais écris jeudi passé, le 18 août, mais que mon ordinateur a mangé. L'excuse classique. Alors voilà.

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J'espère que vous saurez me pardonner, chers lecteurs, pour ce manque flagrant de bonne conduite blogurienne. J'ai dû m'absenter de l'écran pendant quelques jours, question de profiter des vacances familiales comme il se doit, c'est-à-dire loin de l'ordinateur et de toutes ses tentations diaboliques. Mais bon, c'est Satan qui va être content, je suis de retour pour un p'tit bout.
Mes vacances furent très agréables, merci. Nous sommes allés voir si le soleil brillait plus fort à Niagara Falls (et c'est le cas, à quantité de néons pis de p'tites lumières qui flashent là-bas, le soleil peut ben aller se rhabiller) et nous avons reçu la bella familia dans notre antre pour la deuxième portion de ce temps d'arrêt. Justement, c'est le coeur gros, mais la tête pleine de beaux souvenirs que nous leur avons souhaité un bon retour dans le Royaume du bleuet, ce matin.

Mais bon, trève d'épanchements émotifs, même si indirectement, c'est le sujet de mon billet de ce matin. En fait, je voulais vous entretenir d'un sujet où l'émotivité est reine, le stress sultan et la panique, impératrice.

Les non-inités y verront un passage obligé, mais somme toute banal, vers la toute-divine permanence fonctionnariale. Certains s'en réjouiront même, se frottant les mains comme ils le font souvent en observant le spectacle de fonctionnaires davidiens se démenant devant l'étatique Goliath. Ben quoi? Ce n'est pas ce que devraient faire tous ceux profitant des largesses (hum. hum.) de l'État? Traverser le Rubicon avant d'obtenir le droit à un minimum de stabilité, de sécurité et de prévisibilité? Ça se mérite un fond de pension môsieur. Parce que c'est moi qui paie ton salaire, môsieur. Mais bon, je m'égare.


Plusieurs, les inités, auront compris que je parle de la séance d'octroi des postes aux enseignants à statut précaire. Précaire comme dans: une permanence? dans tes rêves! Précaire comme dans:
Un « emploi précaire » ou un « travail précaire » désigne un emploi qui présente trop peu de garanties d’obtenir ou onserver dans un avenir proche un niveau de vie « acceptable », et qui engendre un profond sentiment d'incertitude sur l'avenir, un sentiment de précarité.
D'après Wikipedia. C'est cette définition qui illustre le mieux l'ambiance qui règne autour de moi aujourd'hui. "Un profond sentiment d'incertitude sur l'avenir ..." C'est exactement ça.

Dieu merci, Allah est grand, Bouddha est bien gras, je suis assez ancienne pour que cette situation m'affecte à un niveau moindre. Je serai demain matin la troisième à choisir mon poste, sur près d'une dizaine de postes intéressants (à plus de 80% de tâche) disponibles. Mais tout de même, nombreux sont ceux (nous sommes près d'une trentaine sur la liste de priorité des précaires) qui, moins anciens, doivent jongler avec l'idée de devoir choisir une tâche ingrate, alors qu'ils n'en sont qu'à quelques années d'expérience. Le genre de tâche à te rendre fou un prof permanent transpirant l'expérience et le savoir-faire. Et ça c'est ceux qui auront la "chance" de choisir une tâche, parce que la plupart repartiront bredouilles.

D'autres auront des tâches fragmentées et devront se faire spécialistes de plus de matières qu'il n'y a de période dans une journée. Et devront se séparer en autant de locaux. Ça donne des situations tellement aberrantes, parfois ...



- Tu dois compléter ta tâche? demande la direction, avide de trouver preneur pour ses miettes.

- Oui, j'ose espérer un 100%, j'suis capotée dans tête hein? répond l'enseignant, avide de se bourrer la face dans les miettes.

- Non, non, c'est parfait! Justement, il me reste de l'éthique et de l'adapt.

- Ah! Alors en plus de mes deux niveaux en univers social, où je devrai également enseigner deux matières (histoire et géo) je choisis les groupes d'éthique. Cinq préparations différentes, y'a rien là, je dors juste trois heures par nuit anyway.

- Euh ... on s'est mal compris. Ce n'est pas un choix. Tu complèteras ta tâche avec de l'éthique ET de l'adapt. Tu devras, tel Superman dans sa cabine, te transformer à la hâte entre deux battements. Et tel Arnold dans ses belles années, tu devras porter à bouts de bras le poids de tes choix. Ou plutôt de tes non-choix.

- ...

- Ouais, c'est ça, t'as pas le choix.

D'autres encore devront affronter des coupures budgétaires draconiennes car la seule tâche qu'ils auront eu la "chance" de saisir, en est une à 60, 70% parfois moins. 60% de ton salaire durant un an de temps, alors que tu as une hypothèque à payer et des enfants à habiller, c'est un sport extrême.

Remarquez, je suis tout à fait consciente que la situation est la même dans plusieurs corps d'emploi. L'accès à la permanence est un chemin de croix dans plusieurs professions et les enseignants ne sont pas les Aurores de la stabilité professionnelle. Ce qui m'enrage, en fait, (j'y arrive enfin) ce sont tous ces articles traitant du manque d'enseignants au Québec, allant même jusqu'à parler de "pénurie" et à recruter des enseignants à l'étranger.
"Selon la ministre, les accords de mobilité de la main-d'oeuvre intervenus avec les autres provinces canadiennes et l'entente conclue avec la France représentent un «atout» qui permettra d'attirer de nouveaux enseignants."
Du même souffle, la ministre met de l'avant une des principales raisons de cette soi-disant pénurie ...

"Mme Beauchamp reconnaît toutefois que le recrutement d'étudiants et la rétention des nouveaux enseignants ont «toujours été un enjeu» et que des efforts restent à faire."


Vous connaissez probablement cette sombre statistique: un enseignant sur trois quittera la profession dans les cinq premières années. Un sur trois. Un dude sur trois se dit, après quatre ans d'université à se démener pour suivre une formation insipide et complètement déconnectée (mais tout de même complétée), que malgré tout, la meilleure option demeure d'abandonner. Se réorienter. Recommencer ailleurs, autre chose. Du début. À zéro.

Donc, il y a pénurie. Plein de collègues auront de la difficulté à trouver un emploi, demain, et ce, malgré les nombreux autres collègues qui se poussent en courant (et tous ceux qui se poussent en silence, dépressifs). Mais il y a pénurie. La Commission scolaire distribue ses permanences au compte-goutte, que dis-je, avec une parcimonie et une frugalité bien radine. Et il y a pénurie. Demain matin, plusieurs collègues retourneront chez eux bredouilles, sans emploi en main, se demandant pourquoi la société ne cesse de vanter les avantages du fonctionnariat. Pourquoi la ministre de l'éducation parle de pénurie. Si pénurie il y a, elle n'est pas à Laval. Parce que ce que je verrai à Laval demain, ce sont des enseignants anxieux, stressés et angoissés à l'idée d'avoir un diplôme à accrocher au mur mais pas d'emploi pour acheter le cadre qui permettra de l'accrocher.

Sources:

http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/actualites/education/201105/10/01-4398130-penurie-denseignants-la-ministre-beauchamp-se-veut-rassurante.php

http://fr.wikipedia.org/wiki/Travail_pr%C3%A9caire

Pour l'image: http://www.collectif-papera.org/spip.php?article471

samedi 6 août 2011

De fuites et d'autres choses ...

Ceux qui me connaissent bien savent que depuis 4 ans, depuis l'achat de notre maison donc, nous sommes encerclés. Ils sont partout. Tu rentres dans une pièce, il traine, là sur le bureau. Tu traverses un corridor, elle est là, adossée au mur. Je vous parle, vous l'aurez très certainement compris, des zoutils. La drill côtoie la vaisselle et le tape à mesurer pourrait se faire passer pour un bibelot d'un goût douteux, sur sa tablette. Ma vie est interrompue sporadiquement, mais régulièrement, par des épisodes de rénovation à en faire rougir Saskia (ou Sasquatch comme aime l'appeler l'Homme, hihi!). Pour ceux qui vous demandez qui est Saskia, c'est la fille qui porte toujours le même chandail à Canal vie et accessoirement, anime une émission de rénovation.

Bref, on vient de finir le sous-sol (enfin, presque. Il ne reste que des pécadilles.) et il est donc tout neuf. Flambette comme dirait l'autre. Notre panique n'en était donc que plus grande lorsque nous avons constaté, tout à l'heure, que de l'eau s'écoulait du plafond. En fait, goutte par goutte, un liquide se déversait par le biais de la lampe halogène encastrée dans la tuile du plafond suspendu. C'est l'Homme qui a allumé le premier, lorsqu'il a entendu le ploc! ploc! inquiétant. 

En un éclair, j'ai été ramenée en arrière, à il y a deux mois environ. J'ai consulté une medium (bon, bon, je vous entends d'ici rigoler, faites! faites! Je n'en ai cure.) et la madame, les yeux renversés et les paupières en convulsion (j'exagère à peine) m'avait prédit qu'elle voyait une fuite d'eau dans mon sous-sol, de faire attention. Elle a même eu la gentillesse de me conseiller la location d'un dégorgeoir, disponible dans tous les bons magasins de location d'outils. Si c'est pas un service complet ça. Bref, la sorcière, du même souffle, m'a prédit une grossesse très prochaine et une belle p'tite blonde aux yeux bleus pour le même prix. Alors vous comprendrez, qu'étrangement j'en conviens, ma réaction première à la vue de la flaque qui grossissait, fut l'excitation. Ouate de phoque, la vieille maudite avait raison, furent mes premiers mots. Elle l'avait vu. Elle savait. Oh. mon. Dieu.

Ai-je besoin de spécifier que pendant tout ce temps, l'Homme s'évertuait à soulever le plafond, tasser les tuiles, tâter les surfaces, pour tenter de découvrir d'où pouvait bien venir cette fuite. Aucun tuyau, aucune source d'eau ou même d'humidité ... étrange. Alors que je jubilais à l'idée de voir se réaliser les prédiction de cette Jojo Savard en herbe, l'Homme, un brin plus pragmatique, continuait son investigation. Ne voyant pas la source de la fuite, il s'est décidé à aller voir au-dessus, pour enfin découvrir avec horreur ce que je m'apprêtais à constater à l'instant même, à l'étage du dessous. Le liquide était chaud. Le liquide était jaunâtre. Le liquide puait la pisse. Le liquide ÉTAIT de la pisse. Une mer de pisse. Un monde de pisse. D'la crisse de pisse.

Ceux qui me connaissent bien savent à quel point la durée de vie des chiennes est raccourcie de jour en jour. Elles sont malades, elles souffrent, mais c'est surtout que nous sommes tannés. Exténués. En fait l'Homme, surtout, est pas mal tanné. En fait je pensais pas que c'était humainement possible d'être plus tanné qu'il ne l'était. J'avais tord.

Pis en plus, ça veut dire que la voyante, finalement, était pas aussi hot que ça. Poche. 

mercredi 3 août 2011

L'Église catholique me tient par les couilles ...

... et je ne suis même pas un p'tit garçon.

J'ai eu affaire à cette institution à plusieurs reprises dans ma vie. J'ai commencé par être baptisée, première communiée, pardonnée puis confirmée et à travers toutes ces étapes de ma (très) jeune vie spirituelle, j'ai assisté à mon lot de messes et de cérémonies. Je n'en comprenais que rarement le sens profond et je trouvais que mes dimanches matins auraient pu être voués à une cause plus amusante que le Salut de mon âme, que je savais en perdition, de toute façon. Mais bon, ce que maman chérie veut, Catherine veut, alors je l'accompagnais sagement, sans mot dire (maudire). Mon père demeurait à la maison, le chanceux. Parce que, disait maman. Parce que.

Ensuite je suis entrée au secondaire, chez les soeurs, comme je me plais à dire. En fait, si j'ai eu 10 religieuses qui m'ont enseigné ou directionné, au long de mes cinq années, c'est beau. Mais bon, l'école était de confession chrétienne catholique et il y avait plus qu'une chapelle dans la bâtisse, alors on ne s'en sort pas. À cette époque je me suis également rapprochée d'une grande tante, religieuse également. La tante paternelle de ma mère en fait, qui dans son jeune temps s'occupait entre autre (mais c'était bien plus que ça, au bout du compte) de jeunes filles en perdition. Nous nous sommes rapidement comprises. Toutes les questions théologiques m'intéressaient grandement, mais je crois que c'est le lot de tous les adolescents qui voient dans le mysticisme et le surnaturel une source excitante de curiosités.

Pourquoi si Dieu est amour et pardon a-t-il décidé de détruire Sodome et Gomorrhe? Caïn, Abel et Seth, les trois fils d'Adam et Ève, ont perpétué la race humaine en faisant ... ? Et pourquoi les bébés morts-nés et donc non-baptisés, donc pourquoi ces êtres, purs parmi les purs, iraient moisir dans les limbes et non pas resplendir au paradis? ... toutes ces questions, et plusieurs autres, faisaient monter en moi une révolte de plus en plus présente (ah! l'adolescence!) qui m'empêchait d'avoir la Foi. T'sais la Foi avec un grand "F". Celle qui te demande de croire sans voir, d'embarquer dans le troupeau sans même savoir où ce dernier te mènera, celle sans qui ce château de carte confessionnel ne tiendrait pas longtemps debout.


Alors voilà, c'est dit, je n'ai pas la Foi. Comme Voltaire " L'univers m'embarasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger" je crois que Dieu existe. Mais la religion? Foutaises.


Je me rends compte aujourd'hui cependant que je suis bien embêtée par mon agnosticisme. En effet, c'est un peu à cause de lui que l'Homme et moi avons cru bon de laisser le libre choix à notre progéniture. Lorsque les rejetons seront en âge, nous nous assirons avec eux et leur expliquerons ce qu'il en est. La religion est selon moi un sujet trop important pour être aveuglément imposé. Cela va beaucoup plus loin qu'une simple tradition que l'on perpétue. Bref, le premier (et ceux qui suivront si Dieu le veut) n'a pas été baptisé. Il ne fait donc pas partie de la grande famille de Jésus. Jésus est son ami, mais pas son frère. Donc Notre Père, à l'Homme et à moi, n'est pas celui de ma demi-portion. Parce que vous l'aurez compris, en fiers représentants de la valeureuse race canadienne-française, l'Homme et moi avons été oints du saint chrême, deux fois plutôt qu'une, oui monsieur. Jusque là, pas de problème. Nous sommes baptisés et lui pas, mais nous sommes aussi vierges et lui est verseau et personne ne s'en porte plus mal.

Erreur.

J'ai réalisé aujourd'hui que si mon héritier décédait demain, je ne pourrais pas l'enterrer auprès de la femme de laquelle j'ai reçu ce terrain en héritage, ma mère. Si à l'opposé, je décédais demain en faisant hériter mon héritier de ce bout de terre consacré, il ne pourrait même pas s'y faire enterrer à son tour. Évidemment, c'est la logique même. C'est un cimetière chrétien catholique, rattaché à une église chrétienne catholique, dans une paroisse chrétienne catholique. Il est normal que nous ne puissions y mettre en terre un être humain n'ayant pas reçu le sacré sacrement. Qu'on se comprenne, je ne remet pas en question le droit à l'Église catholique de réserver l'enterrerement sur ses terres à ses brebis.

J'espère n'avoir jamais à décider de l'endroit où j'enterrerai mon fils, mais soyons réalistes, il y a quand même des chances pour que cette éventualité se présente à moi un de ces jours. Et ce jour-là, je serai fourrée. Damn.

D'un autre côté, m'man et (dans un avenir très rapproché, je travaille fort là-dessus, enterrer les cendres) l'frérot auront de la place en masse pour giguer, les longs soirs d'hiver.

mercredi 27 juillet 2011

Je suis en train de numériser ma bibliothèque de cd en ce moment même, dret-là.

Ça faisait longtemps que je me disais "faudrait ben" et aujourd'hui je me suis donnée corps et âme à cette tâche qui bientôt relèvera de l'histoire et fera sourciller nos enfants "Un quoi? un cd? et ça servait à ...? C'pas comme ton affaire de tv de 30 pouces de profond ça là? Me semble ouais."

Y'en a des maganés (les meilleurs) et d'autres qui je l'espère pourront valoir cher un jour sur EBay parce qu'ils ont encore l'air neu'. Comme si l'emballage y était encore. Ça, c'est des trips "J'aime une toune, l'album doit être dément" ou "Un jour moi aussi je vais pouvoir dire que j'ai acheté les albums avant tout le monde" alors que dans les deux cas, l'artiste en question ou pire, son groupe en entier, s'avéraient poches à mort. Ou juste pas aussi bons que je ne l'espérais.

Comme Feist. J'ai deux albums, parce que j'ai eu une passe "1-2-3" ...

... Selon Sesame Street ...

http://www.youtube.com/watch?v=fZ9WiuJPnNA

... Selon Apple ...

http://www.youtube.com/watch?v=8qP79rRzzh4

Et j'ai eu un flash sur celle là, assez entrainante itout ...

http://www.youtube.com/watch?v=cYF0qU5WSew&ob=av2e

... mais j'ai pas de "Oh oui!" pour le reste des albums. Et ils sont quelques-uns dans cette catégorie. Mais bon, tant qu'à avoir les albums, hop, on numérise. Pis en plus c'est une consoeur canadian. From Nova Scotia.

Alors voilà, c'est ce qui m'occupe ce soir. Bourrer mon Ipod de musique jusqu'à ce qu'il en vomisse.

Rrrrrroooaaarrrr!

Mon garçon est dans un gros trip de dinosaures ces temps-ci. En fait, "ces temps-ci" dure depuis au moins un an. Et dans la vie d'un grand garçon de deux ans (et demi dans un peu plus d'une semaine)  un an, c'est énorme.

Un an donc que je me réveille au son des "Rrrrrooooaaaarrrrr!" et des "Grrrrr" postillonnants et rageurs. Tous les dinosaures s'appellent "Grosaures" et sont pas mal méchants. Tellement méchants, qu'ils n'osent à peine parler, de peur j'imagine de laisser transpirer quelque émotion, voir un peu se sentimentalité. On ne les entends que grogner et rugir. Des fois ils lâchent un "Moi maman'saure, toi papa'saure" mais ne vous laissez pas berner, ce n'est que pour avoir des bébé'saures à dévorer.

Un an. Une longue et pénible année où mon garçon, machine à testostérone à saveur reptilienne, s'est évertué à transmettre toute sa férocité aux badauds qui, malgré son air hargneux, se sont risqués à venir lui jaser un brin. Les matantes d'épicerie, les vieilles étrangères, les amis, la factrice (ben oui, ça l'air que ça se dit! Moi aussi j'suis restée surprise) bref, tous ceux qui ont été attirés par son air charmeur et ont tenté de l'approcher ont été accueillis de la même façon. Cris, postillons, regards menacants et tout le reste. L'gros kit comme on dit.

Évidemment, après le stress de l'inconnu passé, Face de pet redevient jovial et retrouve un semblant de savoir-vivre, mais vous aurez compris que la madame commence à se tanner de toujours avoir à expliquer "qu'il n'est pas de même au naturel, non, non, je vous jure. Oui, il sait parler. Oui, il peut même tenir une conversation. Non, peut-être pas sur la montée de l'extrême droite dans le monde scandinave, mais tout de même. Il sait les toutes dernières cotes de la bourse. Et comment changer l'huile sur un Chrysler 1966."

Ceci dit, mon coeur de mère est en train de se remettre en question (il est pas mal sur ce mode là en permanence je dirais) à savoir si j'encourage sa passion, aussi dévorante soit-elle, ou si je ne devrais pas plutôt mettre l'accent sur des activités disons, plus passives. Genre le scapbooking. Ou l'origami. La peinture à numéros! ... Vous aurez compris que j'exagère dans mon questionnement, mais qu'il y est tout de même, le fameux questionnement. Vous? Vous feriez quoi? Devancer l'extinction des reptiles enragés ou retarder l'apparition des météorites destructeurs? Parce que là, la madame commence à être blasée un toutitpeu de ces grogrements qui semblent s'intensifier de jour en jour.

mardi 26 juillet 2011

Mon blogue, prise 28.

C'est drôle quand tu y penses, mon dernier post remonte à quand j'ai appris que mon chum lisait le blogue ... doit-on y voir un quelconque lien? Si peu, si peu, mes amis. La raison pour laquelle je vous ai abandonnés est la même que pour laquelle j'ai quelques des kilos en trop et pour laquelle ma salle de bain ne fleure pas toujours la rosée matinale. Eh oui, vous l'aurez deviné, je parle de mon transit intestinal. Que dis-je! Je voulais plutôt faire référence à ma motivation qui décroit presque exponentiellement au fur et à mesure que le temps suit son cours. En effet, j'ai beau me lever le matin avec la motivation aussi excitée que le p'tit soldat de plusieurs de ces messieurs, elle a déjà baissé de moitié lorsque le soleil commence à réchauffer les esprits.

Vous comprendrez donc que je ne me mets aucune pression en ce qui a trait à la durée de vie de cette nouvelle tentative d'assiduité et qu'il se pourrait que je vous abandonne encore une fois, au tournant d'une phrase ou d'une  ...



Z'avez eut peur là hein? Mais non, mais non, je ne vous abandonnerai pas AUSSI rapidement. Mais bon, tout ça pour dire que le blogue est de nouveau en fonction et advienne que pourra. On aura du fun le temps que ça durera et lorsque nos chemins se sépareront, on pourra au moins dire qu'on a eut du bon temps. Mon Dieu, je me relis et je me donne l'impression que c'est déjà fini alors que c'est même pas commencé! Je me sens comme un gars qui a peur de l'engagement ... et j'adore ça! J'm'en vais pisser debout sans relever le siège de toilette et je reviens!

P.S.: Toutes les toilettes dont il est fait mention dans la rédaction de ce post sont le fruit de mon imagination et ne font référence à aucune salle de bain connue ou réelle. Qu'on se le dise, ma bécosse, elle sent pas le molosse!