dimanche 17 février 2013

C'est plate. Comme dans plate de chez Plate.

Ouin ben ... c'est plate.

Habituellement je ne suis pas du genre à me plaindre, mais là, c'est plate.

Après deux ans de valeureux efforts et d'énergies énergiquement dépensées, mais surtout d'un don de soi exceptionnel (surtout pour l'Homme, ce bout-là) l'arbre de notre amour a fini par donner des fruits. Un fruit, en fait. Qui sera mûr à la mi-juillet, mais cueilli une semaine avant grâce aux bons soins de notre médecine moderne.

D'ici la récolte des nuits blanches et des couches empestant le méconium, je suis retirée du travail, mon organisme n'ayant pas cru bon se prémunir contre les attaques dues au parvovirus. Virus également connu pour son 5e rang dans la grande liste des maladies. Ses amis l'appellent aussi l'érythème infectieux. Pis les anglos le slapped cheek syndrome. Bref, j'suis pas immunisée, donc retirée de l'école où j'enseigne, donc à la maison à longueur de longues longues journées.

Pis c'est pas pour moi. Je comprends parfaitement que certaines personnes (et même, de plus en plus d'hommes!) trouvent le bonheur dans la douceur de leur foyer, mais ce n'est pas mon cas. Je trouve mes journées affreusement, mortellement, ennuyeusement ... plates.

J'en profite pour passer du temps avec fiston, pour aider Bones à résoudre des énigmes criminelles grâce à mes absentes connaissances anthropologico-médicales, pour me reposer, lire et aller au cinéma. Je trouve même un peu de temps pour procrastiner sur cette diabolique invention chronophage qu'est Facebook. C'est tout dire. En désespoir de cause je me suis inscrite à l'université pour tenter de combattre l'ennui par le manque de temps et je devrais commencer des études à distance ... quand l'administration aura complété mon inscription, c'est-à-dire dans mille ans. D'ici là, vous l'aurez deviné ... c'est plate.

Vendredi prochain nous connaîtrons peut-être le sexe du fruit défendu (nous ne sommes pas mariés) et j'aurai un nouveau déversoir pour mon ennui dans la préparation du comité d'accueil de cet hériter deuxième; je pourrai intoxiquer la morosité avec les effluves de peinture et noyer la langueur dans l'eau de lavage des couches.

Le mois prochain les premiers cuicuis printaniers me permettront de dépoussiérer l'ennui dans une valse endiablée de ménage de saison et les rayons ensoleillés chargés d'une douceur toujours plus chaude me permettront de balayer à l'extérieur les restants de spleen hivernal. Mais pendant que nos amis à poil hivernent toujours ... je suis lasse, très très, lasse.  

Je sais, je sais, je vous entends d'ici me dire que je ne suis pas à plaindre, que ça pourrait être pire, que je pourrais être en train de travailler à m'en fendre le crâne, de corriger des gratte-ciel de copies, de discipliner des étudiants ne sachant même pas épeler discipline ... D'autres m'en voudront de me lamenter le ventre plein alors que tant d'autres femmes tueraient pour avoir le ventre vergeturé. Finalement, certaines pourraient me reprocher de m'embêter alors qu'elles ont subit une grossesse si exigeante au niveau professionnel qu'un peu d'emmerdement aurait été le bienvenu. À vous tous je répondrai, je sais, je sais.

Mais n'empêche ... c'est plaaaaaaaate.