mercredi 3 août 2011

L'Église catholique me tient par les couilles ...

... et je ne suis même pas un p'tit garçon.

J'ai eu affaire à cette institution à plusieurs reprises dans ma vie. J'ai commencé par être baptisée, première communiée, pardonnée puis confirmée et à travers toutes ces étapes de ma (très) jeune vie spirituelle, j'ai assisté à mon lot de messes et de cérémonies. Je n'en comprenais que rarement le sens profond et je trouvais que mes dimanches matins auraient pu être voués à une cause plus amusante que le Salut de mon âme, que je savais en perdition, de toute façon. Mais bon, ce que maman chérie veut, Catherine veut, alors je l'accompagnais sagement, sans mot dire (maudire). Mon père demeurait à la maison, le chanceux. Parce que, disait maman. Parce que.

Ensuite je suis entrée au secondaire, chez les soeurs, comme je me plais à dire. En fait, si j'ai eu 10 religieuses qui m'ont enseigné ou directionné, au long de mes cinq années, c'est beau. Mais bon, l'école était de confession chrétienne catholique et il y avait plus qu'une chapelle dans la bâtisse, alors on ne s'en sort pas. À cette époque je me suis également rapprochée d'une grande tante, religieuse également. La tante paternelle de ma mère en fait, qui dans son jeune temps s'occupait entre autre (mais c'était bien plus que ça, au bout du compte) de jeunes filles en perdition. Nous nous sommes rapidement comprises. Toutes les questions théologiques m'intéressaient grandement, mais je crois que c'est le lot de tous les adolescents qui voient dans le mysticisme et le surnaturel une source excitante de curiosités.

Pourquoi si Dieu est amour et pardon a-t-il décidé de détruire Sodome et Gomorrhe? Caïn, Abel et Seth, les trois fils d'Adam et Ève, ont perpétué la race humaine en faisant ... ? Et pourquoi les bébés morts-nés et donc non-baptisés, donc pourquoi ces êtres, purs parmi les purs, iraient moisir dans les limbes et non pas resplendir au paradis? ... toutes ces questions, et plusieurs autres, faisaient monter en moi une révolte de plus en plus présente (ah! l'adolescence!) qui m'empêchait d'avoir la Foi. T'sais la Foi avec un grand "F". Celle qui te demande de croire sans voir, d'embarquer dans le troupeau sans même savoir où ce dernier te mènera, celle sans qui ce château de carte confessionnel ne tiendrait pas longtemps debout.


Alors voilà, c'est dit, je n'ai pas la Foi. Comme Voltaire " L'univers m'embarasse, et je ne puis songer que cette horloge existe et n'ait point d'horloger" je crois que Dieu existe. Mais la religion? Foutaises.


Je me rends compte aujourd'hui cependant que je suis bien embêtée par mon agnosticisme. En effet, c'est un peu à cause de lui que l'Homme et moi avons cru bon de laisser le libre choix à notre progéniture. Lorsque les rejetons seront en âge, nous nous assirons avec eux et leur expliquerons ce qu'il en est. La religion est selon moi un sujet trop important pour être aveuglément imposé. Cela va beaucoup plus loin qu'une simple tradition que l'on perpétue. Bref, le premier (et ceux qui suivront si Dieu le veut) n'a pas été baptisé. Il ne fait donc pas partie de la grande famille de Jésus. Jésus est son ami, mais pas son frère. Donc Notre Père, à l'Homme et à moi, n'est pas celui de ma demi-portion. Parce que vous l'aurez compris, en fiers représentants de la valeureuse race canadienne-française, l'Homme et moi avons été oints du saint chrême, deux fois plutôt qu'une, oui monsieur. Jusque là, pas de problème. Nous sommes baptisés et lui pas, mais nous sommes aussi vierges et lui est verseau et personne ne s'en porte plus mal.

Erreur.

J'ai réalisé aujourd'hui que si mon héritier décédait demain, je ne pourrais pas l'enterrer auprès de la femme de laquelle j'ai reçu ce terrain en héritage, ma mère. Si à l'opposé, je décédais demain en faisant hériter mon héritier de ce bout de terre consacré, il ne pourrait même pas s'y faire enterrer à son tour. Évidemment, c'est la logique même. C'est un cimetière chrétien catholique, rattaché à une église chrétienne catholique, dans une paroisse chrétienne catholique. Il est normal que nous ne puissions y mettre en terre un être humain n'ayant pas reçu le sacré sacrement. Qu'on se comprenne, je ne remet pas en question le droit à l'Église catholique de réserver l'enterrerement sur ses terres à ses brebis.

J'espère n'avoir jamais à décider de l'endroit où j'enterrerai mon fils, mais soyons réalistes, il y a quand même des chances pour que cette éventualité se présente à moi un de ces jours. Et ce jour-là, je serai fourrée. Damn.

D'un autre côté, m'man et (dans un avenir très rapproché, je travaille fort là-dessus, enterrer les cendres) l'frérot auront de la place en masse pour giguer, les longs soirs d'hiver.

4 commentaires:

  1. Nathalie Paré3 août 2011 à 15:00

    Moi non plus...pas de baptêmes...en fait mes deux premiers sont baptisés et pas les deux derniers....Où vont-ils êtres enterrés....Seigneur faites que je ne le saches jamais!

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  2. Quand à moi lorsque je vais mourir vous pouvez me mettre dans un sac vert, un pot de fleur ou l'océan indien j'en ai rien à foutre....

    Si vous devez me baptiser post-mortem pour m'enterrer à coté de mon arrière-grand-mère car cela vous ferais plaisir , go ahead I still don't care, I'm dead!

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  3. Bref, le premier (et ceux qui suivront si Dieu le veut) n'a pas été baptisé.

    Cette phrase et sa parenthèse illustrent à merveille un palimpseste québécois : refoulement et contradiction.

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  4. Elles réflètent surtout une ironie toute calculée, je crois bien.

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