mercredi 27 juillet 2011

Rrrrrroooaaarrrr!

Mon garçon est dans un gros trip de dinosaures ces temps-ci. En fait, "ces temps-ci" dure depuis au moins un an. Et dans la vie d'un grand garçon de deux ans (et demi dans un peu plus d'une semaine)  un an, c'est énorme.

Un an donc que je me réveille au son des "Rrrrrooooaaaarrrrr!" et des "Grrrrr" postillonnants et rageurs. Tous les dinosaures s'appellent "Grosaures" et sont pas mal méchants. Tellement méchants, qu'ils n'osent à peine parler, de peur j'imagine de laisser transpirer quelque émotion, voir un peu se sentimentalité. On ne les entends que grogner et rugir. Des fois ils lâchent un "Moi maman'saure, toi papa'saure" mais ne vous laissez pas berner, ce n'est que pour avoir des bébé'saures à dévorer.

Un an. Une longue et pénible année où mon garçon, machine à testostérone à saveur reptilienne, s'est évertué à transmettre toute sa férocité aux badauds qui, malgré son air hargneux, se sont risqués à venir lui jaser un brin. Les matantes d'épicerie, les vieilles étrangères, les amis, la factrice (ben oui, ça l'air que ça se dit! Moi aussi j'suis restée surprise) bref, tous ceux qui ont été attirés par son air charmeur et ont tenté de l'approcher ont été accueillis de la même façon. Cris, postillons, regards menacants et tout le reste. L'gros kit comme on dit.

Évidemment, après le stress de l'inconnu passé, Face de pet redevient jovial et retrouve un semblant de savoir-vivre, mais vous aurez compris que la madame commence à se tanner de toujours avoir à expliquer "qu'il n'est pas de même au naturel, non, non, je vous jure. Oui, il sait parler. Oui, il peut même tenir une conversation. Non, peut-être pas sur la montée de l'extrême droite dans le monde scandinave, mais tout de même. Il sait les toutes dernières cotes de la bourse. Et comment changer l'huile sur un Chrysler 1966."

Ceci dit, mon coeur de mère est en train de se remettre en question (il est pas mal sur ce mode là en permanence je dirais) à savoir si j'encourage sa passion, aussi dévorante soit-elle, ou si je ne devrais pas plutôt mettre l'accent sur des activités disons, plus passives. Genre le scapbooking. Ou l'origami. La peinture à numéros! ... Vous aurez compris que j'exagère dans mon questionnement, mais qu'il y est tout de même, le fameux questionnement. Vous? Vous feriez quoi? Devancer l'extinction des reptiles enragés ou retarder l'apparition des météorites destructeurs? Parce que là, la madame commence à être blasée un toutitpeu de ces grogrements qui semblent s'intensifier de jour en jour.

3 commentaires:

  1. Je suis pour la "tant qu'il ne fait pas de mal à personne" théorie....

    - Dom

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  2. C'est sa façon d'exprimer son anxiété face à des inconnus qui le prennent pour un animal de cirque (les matantes qui le traitent comme un chiot que l'on peut caresser à sa guise...) Moi aussi je grognerais. Cela dit, à force de lui répéter de dire bonjour lorsque les gens l'approchent, ça va finir par lui passer

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  3. Peut-être que le renforcement positif fonctionnerait. À condition qu'il lui arrive d'accueillir les gens autrement qu'en grognant! :D

    C'est ma première visite sur votre blogue. J'en ai entendu parler (vu écrire?!?) via la chronique de Patrick Lagacé. Je sens que je vais adorer vous lire! Vous avez un humour que j'aime beaucoup!

    Stefie

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