dimanche 26 février 2012

Payer oui, mais payer moins et surtout mieux.

Sujet chaud s'il en est un, j'ai décidé d'aborder le lourd sujet de la hausse des frais scolaires par le gouvernement Charest. Non pas pour prendre position, mais bien pour essayer de me faire une tête en réfléchissant tout haut par écrit.

Tout d'abord, une chose est claire dans mon esprit: personne n'est contre la vertu. Tout le monde aimerait un accès plus facile et moins coûteux à l'éducation, cela va de soi. Une société qui prônerait la diplomation du plus grand nombre (non pas en nivelant vers le bas, comme c'est actuellement le cas) s'assurerait une main d'oeuvre de haut calibre, performant dans des secteurs bien rémunérés et créant ainsi un Québec concurrentiel sur le plan international, particulièrement au niveau des secteurs de pointe. Cet argument est souvent mit de l'avant par les associations étudiantes et autres défenseurs du statut quo. Dans un monde sans aucune autre contrainte budgétaire, ou autre variable économique, j'imagine que le Québec, société fondamentalement socialiste et de gauche, favoriserait une éducation de masse à bas prix. 

Là j'en vois déjà quelques-uns lever la main dans le fond de la classe et me répliquer un "Oui mais madame...". Attends ton droit de parole le jeune, c'est moi qui parle. Et tu sais quoi, je te vois venir avec ton "de meilleurs salaires engendrent une augmentation des impôts payés à l'État! Dans tes dents la pseudo-économiste fasciste". Ouais, t'as raison. Et tu sais quoi? Une augmentation des salaires des enseignants aussi, engendrerait une augmentation des impôts payés à l'État et je ne met pas le feu au Cégep du Vieux pour autant.  J'veux dire, tous les arguments économiques qui pourraient être servis dans ce débat n'aident en rien les partisans du maintient des frais au niveau actuel. Non, nous ne pouvons pas nous le permettre. Nous ne pouvons pas non plus nous permettre de subventionner l'entreprise privée et encore moins d'offrir des ressources à rabais et pourtant c'est ce que le gouvernement fait en ce moment (et ça ne date pas d'hier évidemment). 
Mais voilà, selon moi, d'aller chercher des revenus là où se trouve l'argent, dans les poches des grosses corporations et des sociétés étrangères exploitant nos trésors nationaux comme l'eau, le sol ou la forêt c'est une idée en or. Vraiment. C'est après que je déchante. Comment dépenser ces revenus dans le meilleur intérêt du plus grand nombre, selon vous?  En permettant une formation post-secondaire (je devrais même écrire post-cégepienne) à très faible prix? Ou en améliorant l'accessibilité aux soins de santé? Poser la question c'est y répondre. 

Remarquez, je trouve sauvage l'augmentation drastique telle qu'elle est envisagée en ce moment. Une augmentation moins importante faite sur le plus long terme serait préférable. Cependant je suis d'avis que tous devraient mettre l'épaule à la roue. Les étudiants y comprit. J'ajouterai que les parents des étudiants fréquentant des écoles secondaires privées devraient également mettre l'épaule à la roue et payer plus cher pour une éducation qu'ils ont choisie privée, mais ça c'est un autre débat. 

En écrivant ces lignes, j'ai un peu le symptôme de l'imposteur. Mes études ont été entièrement payées par la succession maternelle. Ma mère a financé mes études en chopant le mal du siècle, et c'est avec un chèque puant les métastases au poumons que j'ai pu rembourser les fameux frais. Pour payer le reste, l'appart et la boustifaille, j'ai dû scanner des cacannes pendant près d'une dizaine d'années. 

D'un autre côté, je contribue au remboursement du prêt étudiant de l'Homme, qui a payé une vingtaine de mille une AEC de quelques mois. Déjà près de dix ans qu'il paie cette dette scolaire. Dix ans et une montagne de frais d'intérêt qui lui auront permis d'accéder à un emploi valorisant et somme toute payant dans un secteur en pleine expansion. Un revenu sur lequel il paie des impôts. Comme quoi ce n'est pas la faiblesse des coûts qui est le facteur déterminant dans l'accès aux études post-secondaires mais bien la détermination d'accéder à un avenir meilleur. Mais assez de cette tranche de vie qui n'apporte rien au débat. 

Pendant que je vous écris ces lignes, je regarde fiston dialoguer avec ses dinosaures et je me demande quel avenir notre société lui réserve-t-elle. Il n'aura pas à payer ses études, ou du moins qu'une partie de celles-ci, puisqu'il aura eut la chance d'avoir des parents croyant à l'importance de la scolarisation et s'étant procuré des REEE. Cependant, il n'aura jamais la chance de raconter à tous ses amis les voyages dans le sud qu'il ne fera pas ni d'expliquer à ses copains la ride de motoneige qu'il n'a pas faite à son chalet. C'est un choix que nous avons fait. La vie est faite de choix alors que l'être humain est fait de besoins. Il faut départager les besoins importants de ceux qui le sont moins afin de faire les bons choix. Peut-être nous reprochera-t-il un jour de ne pas lui avoir procuré le même train de vie que ses pairs, mais ce sera (je l'espère du moins!) avec un diplôme en poche. 

samedi 18 février 2012

Toc! Toc?

You-hou? Z'êtes encore là?

Tiens, vous avez l'air d'être 2-3 dans un coin, à jouer de la guit' autour du feu, j'peux me joindre à vous? Du Bob Dylan? Blowin' in the wind en plus, ma préférée.

C'pas mal ça qui m'est arrivé dernièrement, le vent trop frais des derniers mois (ou serait-ce celui qui me met de la broue dans l'toupet?) m'a blowé à travers l'hiver, en équilibre sur le dos des corrections et des planifications de cours. Mais le le printemps se pointe et dans printemps il y a le mot "temps". Au printemps il faut prendre le temps. Tu peux courir pour passer à travers l'hiver le plus rapidement possible, mais au printemps, il faut savourer le temps.

Le temps, ma chère, le temps... je me rappelle, fusse-t'un temps, que j'avais dit à la blonde de mon frère que le temps il ne fallait pas essayer de le trouver, qu'il fallait le prendre, le saisir, qu'il était là, qu'il n'attendait que ça, qu'il ne suffisait que de recentrer ses priorités. Elle m'avait répondu que "c'était brillant tout plein tout ça" et avait regardé mon frère en ajoutant "Tiens tu devrais prendre exemple sur ta soeur". Leur relation était vouée à l'échec. Je crois que c'est quand même moi qui aujourd'hui retire le plus de bénéfice de cette relation; j'ai encore en ma possession un film de Blanche Neige, the limited, special, fuck top, remasterised, d'la mort edition, rien de moins môsieur, qui lui appartenait. Mon fils, qui porte le même nom que mon frère, l'adore. Le film là, pas l'ex qu'il n'a jamais même connu.  Si tu es là, Annie, en quelque part à 8 degrés de séparation sur nos comptes Facebook, je te salue!

Like a Rolling Stone? T'aime ça du Dylan toi hein? Non, moi ça me va, continue de gratter, je continue de jaser.

Ouais, fait que c'est pas mal ça, j'ai retenu mon souffle en entrant dans le temps des Fêtes (ça doit être pour ça que j'ai enflé un peu, c'est de l'air emmagasiné) et j'émerge peu à peu à la surface, pour voir si je ne verrais pas l'ombre d'un printemps. J'écris ça entre les 4 murs sans fenêtre de mon bureau, mais je le sens en moi. Je pense que nous sommes tous comme ça, les Québécois. Nous sentons le printemps entrer par toutes les pores de notre être avant même que la première hirondelle n'ait foulé le sol de notre atmosphère. Nous avons un sixième sens nous permettant d'humer la première brise de crocus avant même son apparition et pour capter sur notre peau le premier rayon de soleil précédant la période de solstice. Ouais, on est de même nous. Darwin avant raison, l'être humain s'adapte à son milieu et le Québec s'est tatoué dans toutes les fibres de ma personne au fil des générations. Et le Québec à son meilleur selon moi, c'est le printemps. Alors je m'arrête, heureuse d'un printemps, et je prend le temps de venir vous dire bonjour.

Lay Lady lay? Non, non, là y'a quand même des limites. Ta guitare, elle a le mode random?

The Cat Empire. J'aime le rythme, ça sent l'eau chlorée de la piscine et le gazon fraîchement coupé. Ah précieuse banlieue de mon enfance, je t'aime. Ok, on continue.

Donc le printemps, on sort dehors, on va prendre l'air, comme les éducatrices en garderie ces derniers temps. Celles à qui on reproche, comme on le reproche souvent aux enseignants, de coûter trop cher à l'État. D'exagérer dans leurs demandes. Après tout, elles ne font que s'occuper de nos enfants, c'est un jeu d'enfants ça, non? Eh bien non, justement. Demandez-le aux mères qui décident de demeurer à la maison avec leurs enfants, si c'est facile, si c'est une partie de plaisir. Les 2 ou 3 tiens ça va peut-être (et encore!), mais rajoutes-en 6 et leur lot de particularités et d'émotions. Moi en tout cas je préfère, et de loin, 30 boutonneux à 8 morveux et c'est pourquoi les éducatrices ont tout mon appui et ma solidarité: je me dis que s'il faudrait qu'on me paie cher pour le faire, pourquoi ne pas payer (plus) cher (lire: raisonnablement, comme ce qu'elles demandent) celles qui le font? J'veux dire, si la rémunération avait du sens, on paierait les employés des métiers les plus dangereux, les plus astreignants et les plus importants pour l'épanouissement de notre société mieux que les métiers insignifiants. Sérieusement, avec 10 millions, tu paierais Julia Roberts pour qu'elle sourit bêtement (encore!) dans un p'tit film d'amour cu-cul ou t'engagerais de 100 à 150 professionnels compétents pour combler les besoins primaires d'une population vieillissante? Le choix est clair n'est-ce-pas? Me semble qu'il est évident, du moins. Malheureusement Julia Roberts se pointera le minois vieillissant au grand écran (elle incarnera la méchante Reine -encore une cruelle belle-mère- dans l'un des deux remakes de Blanche-Neige à paraître cette année) alors que des journaux titrant "Et quoi encore" attisent la colère mal placée et la fausse indignation de la plèbe. C'est étrange comme des choix évidents au niveau personnel ne sont jamais les choix que nous faisons en tant que société. Personne n'a voté pour Charest et ils sont encore moins nombreux à avoir le goût de le voir là en ce moment (T'es-tu folle! Moi? Jamais.) mais pourtant il occupe encore le poste de premier citoyen du Québec. Leur combat pour plus de reconnaissance m'a coûté 2 journées (de congé) en tête à tête avec le fiston plutôt qu'avec ceux des autres et je les en remercie.  Rien n'est plus précieux à mes yeux que de veiller sur mon fils et ceux (il y a toute de même un éducateur au CPE! Et tout un en plus de cela!) et celles qui le font alors que je participe à l'épanouissement économique de ma patrie ont toute ma reconnaissance. Leur travail permet à des millions d'adultes d'accomplir le leur, ne l'oublions pas.

What a Wonderful World? J't'aime toi. Si tu n'étais pas seulement le fruit de mon imagination, tu serais également ma bibliothèque musicale. Quelqu'un a apporté des guimauves? ou des saucisses?

J'viens d'entendre le rejeton primaire se lever, il y a des petits pieds qui sautillent au-dessus de ma tête, probablement à la recherche de chocolat ou de dinosaures enfouis dans le creux de deux coussins. Je vais vous quitter pour aller profiter de ce samedi nuageux avec éclaircies à la température ressentie de -3 degrés Celsius. Je pense que cet après midi on va mettre les petites roues au traîneau et le transformer en chariot pour la belle saison. It's spring time baby!

Fix You? de Coldplay? Tu me prends par les sentiments parce que tu veux que je reste? C'est ça? Tu sais que je suis une fille facile quand il s'agit de Chris Martin. Gwyneth Paltrow le sait également, c'est pour ça qu'ils ne déménagent pas dans le coin. Sinon pourquoi ne pas emménager à Laval, nous sommes rendus avec un aréna! What about that! (...)

Joyeux printemps, gang. Allez mettre des p'tites roulettes sur votre vie et venez faire un tour dehors, ça fond!