mercredi 26 août 2009

Je disais donc ... ah oui! Ils étaient trois.

Trois enseignants qui mis ensemble, faisaient 4 fois mon âge, 3 fois mon poids, 6 fois mon expérience mais pas 2 fois mon esprit diabolique. En effet, les scénarios de mise hors d'état de nuire se succédaient dans mon esprit, allant du découpage en p'tit morceau au chantage émotif. Il ne pouvait y avoir de place pour nous 4, ils étaient de trop et ça allait se savoir. C'était moi ou eux.

You can run but you cannot hide.

C'est donc bat de baseball à la main que je suis allée voir Ti-Guy (nom fictif), mon sympathique collègue au sourire communicatif et à l'allure bonhomme pilsburyesque. Ça partait mal. Tu peux pas frapper quelqu'un à l'allure si sympathique, ça serait comme frapper Gregory Charles. On a tous eu, un jour ou l'autre, envie de le faire mais y'a toujours comme une petite voix fatiguante qui nous dit que c'est pas une bonne idée. J'pense que c'est ça que l'on appelle la conscience... ou Jiminy Cricket.

J'allais donc devoir parlementer avec l'ennemi. Ça tombe bien parce que Ti-Guy m'en doit une, j'ai travaillé au noir pour lui l'an passé en faisant des notes de cours... Vérifications faites, il prend un poste intéressant certes, mais qui a comme principal avantage de ne pas être le mien. Ouf! tu peux souffler mon Ti-Guy, ce sera pas cette année qu'on va se battre.

Suivit donc l'ennemi potentiel # 2, et j'ai nommé Georges (nom fictif ici aussi). Beau de sa personne, bien entretenu, jamais sorti l'hiver. Il a même un p'tit pinch. Mais bon, le prénom vous donne une idée de l'âge du Môsieur alors je dis ça sans une once de désir ou d'attirance, soyez-en assurés. Nous disions donc que Georges, malgré les apparences, avait tout le potentiel d'un beau salaud. Je me devais donc d'aller lui permettre de sauver sa réputation en m'assurant qu'il ne lorgnait pas mon bien-aimé poste. C'est avec une importante joie, un soulagement manifeste mais surtout un p'tit pincement au coeur (tout ce que j'aurais pu inventer sur son compte afin de me venger ...) que j'appris que Monsieur Georges n'était aucunement intéressé par mon mien. Ah oui? Ah bon.

La troisième collègue serait-elle celle par qui, en ce bel avant-midi ensoleillé, allait arriver la catastrophe tant redoutée? C'est sûr que cela n'aurait pas été dans son intérêt mais elle ne pouvait imaginer une seule seconde, en se levant ce matin, qu'elle risquerait d'être au coeur d'une saga où son intégrité physique et mentale seraient en jeu! J'étais prête aux pires bassesses pour obtenir mon poste. Mon prix était le sien. Du moment que ça dépassait pas 20 piasses.

C'est le coeur plein d'appréhension que je me dirigeai donc vers elle. Petite, l'air sévère, les cheveux courts, le regard percant, un rictus de dominance sur son visage ... j'étais dans marde.

Tremblotante, tel un animal blessé, je m'excusai que lui adresser la parole sans autre forme de cérémonie et l'implora de me pardonner mon effronterie, mais je devais savoir. Aurait-elle l'obligeance, malgré mon impolitesse bien cavalière, de me dire quel serait le poste qui comblerait ses attentes? Craignant qu'elle me réponde: "Celui que tu aurais choisi, saleté de." je me fermai les yeux, attendant que sonne le glas.

Mais le glas ne sonna pas. Elle voulait eeeee-rien savoir de mon poste. Rien à foutre. Quoi? à c't'école de demeurés? Pffff! Tu me prends pour qui là?

Ce qui voulu dire qu'il était à moi. À m-o-i. Mon poste.

Enfaitc'estleposted'unefilleencongédematernitémaisc'pasgravec'estlemienpareilbon.

J'ai donc le plaisir de vous annoncer que j'enseignerai l'histoire et la géographie, de 1re et de 2e secondaire à l'école secondaire Lanoire (nom fictif encore là) et ce, dès le 2 novembre prochain. Pourquoi le 2 novembre? Parce que je trouvais que c'était une belle date, le début d'un mois, peut-être même bien la fin de la 1re étape? Qui sait? ERREUR!

Je rentre 1 semaine avant la fin d'étape - donc en pleine session d'examens.

Je rentre 2 semaines avant la remise des notes - donc j'ai 2 semaines pour corriger les examens d'élèves que je ne connais pas et portant sur de la matière que je ne leur ai pas enseignée.

Je rentre 3 semaines avant la rencontre de parents - donc je devrais leur parler de leurs enfants que je ne connais pas et dont je ne sais s'ils sont des modèles ou des bordels.

Bravo championne!

Et dire que j'ai hâte... vous me le rappellerez le 3 novembre. J'ai dit aujourd'hui, ici, là là, que j'avais hâte. Pffff.

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