mercredi 23 septembre 2009

Aïe! aïe! aïe!

Y'en aura pas de facile ... qui aurait cru que de laver la vaisselle était un sport extrême? Je suis pas sûre que mes assurances couvrent les bris physiques reliés à l’exercice d’un sport aussi risqué pour ma personne que ce l’est pour ma vaisselle.


Je m’explique. Hier après-midi, Face de Pet étant à la garderie et mes dix doigts ne sachant quoi faire de leur corps, je me suis dit que ça ne serait pas bête de me rendre utile. Question que l’on se rappelle de moi après ma mort. Alors donc, c’est le cœur rempli de ce sentiment propre aux personnes sachant qu’elles vont accomplir quelque chose qui changera la face du monde, que je me suis dit que j’irais faire la vaisselle. Non mais hein, pourquoi pas.


C’est donc le sourire aux lèvres, l’entrain dans l’eau chaude et le bonheur dans le savon à vaisselle que je me suis engagée sur la voie de l’hygiène domestique. Plus question de voir les rats s’abreuver dans les chaudrons qui trempent dans l’eau stagnante pour en faire décoller les mottons. Enough is enough, à moi le récurage des assiettes collantes, puantes et peu ragoûtantes. La guenille allait passer un sale quart d’heure … qui se serait douté un seul instant que c’était plutôt moi qui allait y goûter … et là je ne parle pas de goûter aux restants de patates visqueuses. Jamais je n’aurais imaginé la violence qui émanerait de cet acte qui somme toute, est assez banal.


Banal vous avez dit? Ouais c’est ça, me semble. Je dirais plutôt sanglant, morbide et souffrant. J’étais tout bonnement en train d’astiquer de jolies petites soucoupes doloramiennes en verre lorsque PACLOW! L’un deux m’éclata effrontément au creux de la main, laissant ma chair ouverte et ensanglantée.


Là une pause s’impose. Quand je dis ouverte, je veux vraiment dire ouverte là. Ouverte comme on ouvre une dinde pour en extraire les abats. Ouverte comme on ouvre une citrouille à l’Halloween. Ouverte comme Hannibal le cannibale ouvre un cerveau. Ouverte comme, oui, bon, vous avez compris. Pis pour ce qui est du sang, il y en avait partout! Sur les plats, les assiettes, les verres, les fourchettes! Oui bon, j’imagine que, parce que bon, le sang est tombé dans l’eau de vaisselle, mais je vous jure, un film de Rob Zombie c’est de la petite bière à côté du carnage que ce devait être dans mon évier. J’en suis certaine.


L à c’est le moment où tout adulte sensé devrait garder son sang froid et se rappeler les techniques de premiers soins apprises lors de son cours de gardien averti de 6e année. Il va donc de soi que c’est le moment que j’ai choisi pour paniquer, courir partout et pleurer. Je m’imaginais déjà couchée sur la table d’opération, un docteur aux perles de sueur sur le front tentant de sauver mon doigt d’une putréfaction certaine. De voir un truc blanc qui ressemblait à mon os de pouce derrière quelques amas de chair ensanglantée n’a pas dû aider, mais bref la panique était aussi palpable dans ma cuisine qu’elle l’est en ce moment à l’Organisation Mondiale de la Santé avec leurs histoires de pandémie. C’est pas peu dire.


C’est avec le peu de jugement qui me reste que je réussis à trouver un vieux lige à vaisselle relativement propre pour appliquer une pression sur ma plaie. Wow, ça marche, le sang arrête de gicler sur les murs (j’exagère un peu mais c’est pour ajouter au suspense). Deuxième étape : appeler au CPE pour dire que je risque d’être en retard pour aller chercher Face de Pet. Bon, cherche le numéro astheure. Fouille, cherche, investigue, un peu plus et je retrouvais les millions de Vincent Lacroix tellement je me suis donnée! Bon! Trouve le numéro du CPE, appelle, tombe sur une machine (la joie!) qui me dit finalement «Pour la pouponnière, appuyez sur le 4 » Yess! C’est donc le téléphone dans une main, l’autre main sur le chiffon qui est sur la première main qui tient le téléphone, que je tente d’appuyer sur le 4, pour me faire répondre « Désolée, la touche sur laquelle vous venez d’appuyer ne correspond à aucune des options disponibles» QUOI? WTF?! C’est que j’ai pas le temps moi là, de me faire niaiser. Raccroche, recompose, recommence, appuie de nouveau sur le 4, même réponse (mais cette fois-ci j’aurais juré qu’elle se retenait pour pas rire) … Je fais donc ce que l’on devrait toujours faire avec les putains de machines, c’est-à-dire les envoyer promener et faire le 0. Enfin, un être humain me répond! J’explique que le 4 ne fonctionne pas et je me fais répondre « Ben là, c’est sûr, c’est le 227 qu’il faut faire! » Euh … quoi?! C’est pas sérieux là? Et la caméra cachée elle est où? Ah pis d’la marde, pas le temps de niaiser, passe-moi la pouponnière. Non mais …


Je réussis finalement à avertir l’éducatrice de Face de Pet de mon retard, la voix remplie de trémolos et le combiné noyé de larmes. J’ai dû passer pour une hystérique, mais faut ce qu’y faut. Je réussis à avertir mon chum que je dois partir pour la clinique mais le pauvre, j’ai perdu tellement de temps avec la ?%*$!* de ?%*+&? d’>¨^`&$/ de &¨^ ($/ » de machine que j’ai juste le temps de lui dire « Là je viens de m’ouvrir le pouce solide, je m’en vais à clinique! Bye! »

J’embarque alors dans mon truck, me disant que mes souffrances seraient bientôt apaisées … mais je n’aurais pu imaginer à quel point j’étais dans le champ … elles ne faisaient en fait que commencer!

4 commentaires:

  1. Avec cette histoire-là, tu pourrais écrire un livre ou faire un film! :-)

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  2. Ha! Ha! Mon chum a eu une aventure semblable. Exception faite que l'appel n'a pas été fait au CPE, mais à une amie. J'étais tellement paniquée qu'elle a compris que mon chum m'avait coupé un doigt...

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  3. Hihihi.. merci pour le dessin aussi! ;-)

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