Je me rappelle quand j'étais jeune, et moins jeune, ma mère pestait constamment contre les pédagos. Elle disait que nous étions tout le temps en congé et que les profs ne travaillaient jamais. Ça sentait un peu la jalousie, mais beaucoup la lassitude de devoir trouver une façon de veiller sur nous sans que sa banque de maladies y passe. Parfois un des deux représentants de l'autorité parentale demeurait à la maison et d'autres fois, lorsque nous étions chanceux, nous accompagnions maman au boulot. Nous passions la journée, le frérot et moi, à dessiner sur du papier format légal et à jouer au journaliste blasé sur la vieille machine à écrire. Ah! Que j'en ai découvert des scoops juteux et des histoires scabreuses sur la vie de Joe McIntyre.
Aujourd'hui je comprends mieux la nécessité de ces journées dites pédagogiques, mais que je qualifierais de salvatrices. Non seulement elle permettent aux enseignants d'échanger, de partager, de rattraper et d'avancer mais surtout elles permettent de sortir de l'isolation inhérente à notre métier. C'est lors de ces journées que les rires sont les plus francs, que les discussions sont les plus vraies et que la collégialité est la plus efficace. Ce sont des éclaircies dans l'ouragan de la fin d'étape. Ce sont des boutons pause dans le jeu vidéo de la scolarité. Ce sont des mises en quarantaine loin de la faune estudiantine.
Ce sont de ces moments qui nous permettent de ressouder les liens si précieux qui nous unissent et qui donnent à cette école une âme.
Pédagos, merci.
Les directions d'école auraient intérêt à lire votre billet...
RépondreSupprimerJe rêve toujours à la prochaine pédago pour pouvoir enfin travailler dans ma classe...
Mais non... toujours une réunion, une formation... et l'école qui ferme plus tôt en plus...