jeudi 1 novembre 2012

Ho! Ho! Heu?

Ce temps de l'année est revenu.

Oui, CE temps. Celui où le seul tintement d'une clochette emplit le coeur de certains ... et attise la hargne des autres. 1er novembre, date éthiquement minimale à laquelle l'industrie l'Industrie du vieillard barbu se permet de nous rabattre les oreilles avec ses annonces publicitaires racoleuses.

Ce n'est pas que la Corporation s'empêche de semer des fa-la-la ici et là avant la Toussaint fatidique, mais elle le fait avec parcimonie, délicatement, pour ne pas brusquer personne ... jusqu'au premier novembre, cette semaine  fatale où le Publi-Sac roule les yeux à la vue de sa taille élargie ainsi que de sa poignée qui s'amincit à porter un si lourd fardeau.

Effectivement, dans les jours qui suivent l'Halloween, immanquablement, tu ouvres le précieux sac d'aubaines et absente est ta surprise de voir que tous les Commerçants se sont donné le mot: les circulaires arborent des étoiles scintillantes, des boucles bouffantes et des sapins enneigés. Peu osent le Père Noël. Nous sommes encore dans l'évocation de l'Avant-Noël. La neige. Le froid. La nuit. Certains sont obscènes et vont jusqu'à mettre quelques cadeaux en coin de page, mais ce n'est pas le jeu du Détaillant moyen. Le Commerce aime bien jouer à l'agace. Il nous apprivoise jusqu'à nous faire rendre normal ce qui aurait outré nos grands-mères. (Même si Dieu sait qu'elles s'outraient d'un rien. Vous voyez, juste l'invocation du Saint Père aurait fait sourciller mon aïeule.)

Mais bon, trève de machinations socialistes, jusqu'à preuve du contraire, le système capitaliste est encore ce qui se rapproche du moins pire pour l'animal qu'est l'homme. La pub, le marketing ça fait partie de la game. D'la business. Si y'a des vendeur, c'est qu'il y a des acheteurs. Brassez un peu le consommateur compulsif en vous (et n'ayez crainte, je m'inclus dans le lot) au lieu de trucider le marchand de rêve.

Mais voilà encore que je m'égare.

Là où je voulais en venir, c'est que cette année ne faisant pas exception, il s'en trouve toujours pour redouter le temps des réjouissances et d'autres pour l'anticiper. Certains se languissent de réentendre Fernand Gignac roucouler (ah! quel homme!) et d'autres ne peuvent imaginer qu'il n'y ait pas une loi interdisant d'ériger de façon festive quelque conifère que ce soit avant décembre.

Et la guerre est déclarée.

Ce sera à celui qui réussira à faire aimer ou détester l'idée même de l'approche du temps des Fêtes à l'autre.

À quel moment devient-il sain d'évoquer Noël? Puisqu'il s'agit là d'une fête en décembre, pourquoi ne pas débuter avec le 1er décembre. Cela nous semble logique.

Le 1er décembre, je fais mon sapin. Et je décore la casba.

Ah et il ne faut pas que j'oublie de gâter l'héritier. Et l'amoureux alpha. Et la famille. Celle avec un grand F et l'autre avec un p'tit f. Mais pas tous là ... quand même. Bon.

Maintenant, la bouffe. Parce que ça mange, tout ce beau monde là, pendant les festivités! Hé! Pis ça mange bien à part de ça. Ben, en fait ça mange mal. Mais c'est un mal qui goûte le bien. Et du bon manger, ça se mijote un bon bout de temps à l'avance. D'abord dans nos têtes, puis lentement vers nos chaudrons et nos fours.

Ah mais vous ne m'y prendrez pas! Avant le premier décembre, pas question de siffloter des cantiques à la cuisinière. Je préfère, et de loin, profiter du moment présent. De ce frisquet mois de novembre. C'est l'avant-dernier mois de l'année tout de même, mieux vaut en apprécier chaque instant, n'est-il pas?

Ah! quel beau mois ... le froid qui sournoisement pénètre nos os et le soleil qui tout doucement s'éloigne, sa chaleur à la main. Je tiens à déguster absolument chaque seconde de ce temps de l'année. Le mois des morts, quel mois poétique.  Tout est gris, tout est humide, tout est gelé. La nature passe de l'état de mort cérébrale à celle de mort clinique. Un mois qui, à défaut de nous réchauffer le coeur, nous inonde de ses sueurs froides. Mort, partout la mort. Ah. Nous pourrions être tentés de nous réjouir dans l'anticipation des réjouissances à venir, mais non. Non! Repoussons cette Joie qui nous anime tous en période de festivités.

Je préfère jouir de novembre.

Ceci dit, je ne déteste pas non plus le sarcasme.

Avec tout le temps passé ici à philosopher sur cette question des plus existentielle, je n'ai même pas eu le temps de feuilleter le Méga Catalogue que Toys R us a envoyé à la demie-portion (c'était dans le courrier, et clairement, selon lui, ça ne m'est pas destiné). Il a déjà coché pas mal tout ce qui n'était pas rose.

... le décompte est commencé !

Joyeuses réjouissances, peu importe quand vous commencerez!







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