Faut souffrir pour être parent, paraît-il.
N'empêche, je ne pense pas que j'aurais pu me rendormir. J'suis encore trop intoxiquée. Ma première pensée ce matin a été pour cette élève, isolée parmi les seules, qui manifestement boycotte les effluves de propreté et a les cheveux plus gras qu'un réchaud de Mc Do. Elle m'a confiée hier (mais je suis certaine que vous-même vous vous en doutiez, juste à la description que j'en ai faite), à la dernière minute, de la dernière période, de la dernière journée avant la relâche, être victime d'intimidation. Je me suis demandée, ce matin, en me remontant la couette sous le menton, ce que je pourrais bien faire pour y mettre un terme. À la putride odeur d'adolescence évidemment, mais surtout à l'intimidation. (Que voulez-vous, c'est la mode, abolir l'intimidation. Ça tombe bien, le ministère de l'éducation (et de 3-4 autres patentes) ne savait plus comment abolir l'ignorance, alors ils ont changé de cible. Voyez, je suis de mon temps.)
Come on Cath. T'es en relâche bâtard. Pense plutôt à la crêpe de la mort que tu pourrais te faire. Aux activités familiales dans lesquelles tu vas traîner fiston sous prétexte que c'est pour lui que tu les fait. À tous ces amis à qui tu as dit "Y faut! On s'appelle!" dans les six derniers
Pas que ça me manque, détrompez-vous. Je veux dire, être prof, c'est comme être maman. On aime tous ça, mais même au resto, alors que tu veux faire le vide et te concentrer sur le moment présent pour savourer l'extase d'être en amis, devant une bonne bouffe, tu peux pas t'empêcher d'avoir des to-do qui te poppent dans cerveau. Une retenue à donner. Un parent à appeler. Un collègue à varloper. Un manuel à retrouver. ARGH!
Alors voilà, je me considère en désintox. Je me donne jusqu'à lundi pour vomir tout ce qui me reste de ma tâche enseignante dans le sang et redevenir un salarié blasé en vacances. Après lundi, si l'élève nauséabonde vient encore hanter mon esprit, j'aurai échoué. Ou peut-être pas, c'est selon.
L'été. ça me prend trois semaines. Alors, la relâche... c'est un pet dans l'univers, comme dit un de mes élèves.
RépondreSupprimerOn s'ennuie de vous! Donnez-nous encore quelques-uns de vos bons mots!
RépondreSupprimerÇa fait longtemps que vous n'avez pas écrit de billet! J'adore votre plume, continuer! Je m'ennuie de vous lire...
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