Je me rappelle encore la fameuse émission de Garfield, que Ciné Cadeau nous
rejoue à tous les ans (et il a intérêt) où l'on voyait l'obèse matou se
réincarner 9 fois et ce, en différentes sortes de menous. Je pense suis
certaine que Ciné-Cadeau joue un rôle immense dans l'aura de bonheur que j'ai
brodé, année après année, autour du temps des Fêtes. Malgré les insipides
épisodes de Tintin. Et ce n'est pas peu dire.

Nous avons fait le tour des endroits où la carcasse ensanglantée (forcément,
puisque trois de mes voisins ont été extirpés de leur maisonnée en raison de l’intensité
du bruit causé par l’impact) aurait pu r’voler, mais n’avons rien trouvé. Même
pas une parcelle de cervelle. C’est donc un brin anxieuse que je suis revenue à
la maison, imaginant mon foutu félin tentant de ravaler ce qui lui restait de
trippes pour revenir à la maison sur ses 2 pattes et demi encore
fonctionnelles.
Ouais, je sais, ce post est dégueu. 16 ans et moins s’abstenir.
Je dis « un brin anxieuse » parce qu’en fait, je ne l’étais pas
tant que ça. Déjà quatre ans que l’Homme et moi avons quitté nos appartements
pour déménager en banlieue (trentaine oblige) et que le minuscule matou est libre
d’aller et de venir au gré de ses envies. Quatre ans donc que Monsieur Smith,
dégossé et dégriffé, est confronté à tous les dangers présents dans notre
environnement lavallois. Les piscines pleines d’eau, les déchainés tondeurs du
dimanche et les killer-moufettes, entre autres.
Lorsque j’ai pris la décision de le laisser vagabonder comme le chien du
même nom qui a bercé mon enfance, je me suis d’abord demandé ce qui serait le
plus nuisible, pour lui. Se faire envoyer promener par une marmotte en manque
de sensations fortes, ou regarder les saisons, et la vie en général, se rire de
lui, penaud, sur le rebord de sa fenêtre. Je me suis alors dit que «ce que tu aimes il faut le laisser le libre. S'il te revient il
est à toi, s'il ne te revient pas c'est qu'il ne t'a jamais
appartenu » et je l’ai laissé aller se promener dans les parages.
Habituellement, il ne va pas trop loin … un bronzage à entretenir en se
couchant sur la toiture de notre piaule, un oiseau et/ou un mulot à assassiner
(et évidemment à ramener à la maison), ou bien un autre matou à écœurer, le
tout dans un rayon de moins de cent mètres de la maison. Au cours de ses folles
aventures, il s’est déjà fait égratigner à deux reprises. De petites entailles
qui se sont cicatrisées le temps de dire « si ça saigne encore tantôt tu vas
être pogné pour aller chez le vétérinaire, l’gros! » et un percing qui a
mal tourné, j’imagine, puisqu’un jour il est revenu avec une oreille un peu
fendue. Bref, pour un mâle dont il ne reste de viril que le nom, il s’en tire
plutôt bien. Évidemment, suite à ces blessures, le choix de rester à la maison
ou pas a toujours été le sien. Il a une litière dans la maison et son plat de
bouffe y est aussi. Il pourrait rester bien peinard au chaud, à se foutre de ma
gueule quand je pars au boulot le matin, mais non. Il préfère vivre dangereusement
que de vivre une vie de condamné. Et je ne peux pas lui en vouloir, j’ai
moi-même choisi de devenir prof au secondaire.

Je n’ai pas vu l’impact, mais à en croire le p’tit monsieur d’en
face, ça aurait fessé assez fort pour qu’il m’obstine que selon lui, c’était un
enfant qui avait mangé le coup. Un impact violent et soudain. Pourtant, ce que
j’ai vu roulé en boule sur mon lit tout à l’heure, n’a rien des chats psychopathes
de Pet Cemetery. Il n’est pas revenu des
morts, il n’est tout simplement pas mort. Ni même blessé. En. Pleine. Forme.
J’en suis donc venue à la conclusion que soit Dieu existe,
soit X-Men est basé sur un fait vécu et j’héberge sans le savoir le super-héros
de la gent féline. C’est selon.